Les réseaux criminels continuent de «faire leur chemin» dans le système financier américain en utilisant des sociétés anonymes qui permettent de dissimuler l'origine de leurs revenus, a déploré lundi un haut responsable du Trésor.

«En le disant simplement, les délinquants continuent de faire leur chemin dans notre système financier», a déclaré le sous-secrétaire au Trésor responsable de la lutte contre le financement du terrorisme, David Cohen.

Selon ce haut responsable, ces réseaux utilisent notamment la possibilité offerte aux États-Unis de créer une société sans avoir à révéler qui en est le bénéficiaire ultime.

«Ils créent des sociétés-écrans et ouvrent ensuite des comptes bancaires au nom de ces compagnies sans jamais avoir à dévoiler qui en bénéficie en bout de chaîne», a déclaré M. Cohen dans un discours lors d'une conférence bancaire à Washignton dont le texte a été transmis à la presse.

Ce mécanisme légal, dont l'État du Delaware (est) s'est fait une spécialité, a été notamment utilisé par le célèbre trafiquant d'armes russe, Viktor Bout, surnommé le «marchand de mort», pour dissimuler l'origine frauduleuse de ses profits.

Les chefs d'État des grandes puissances du G20, qui se réunissent ce week-end en Australie, ont par le passé appelé à mettre fin aux systèmes des sociétés anonymes.

«Ce n'est simplement pas possible pour les États-Unis de ne pas s'attaquer à ce risque», a convenu M. Cohen.

Dans son discours, M. Cohen a assuré que l'administration Obama travaillait à l'élaboration de «règles de vigilance» qui s'imposeraient aux acteurs financiers afin de lever l'opacité entourant les sociétés-écrans.

«Tout comme le gouvernement qui cherche à maintenir les délinquants hors du système financier, les banques et les institutions financières n'ont rien à gagner à laisser les financiers d'activités criminelles et terroristes profiter abusivement de leurs services», a estimé M. Cohen.