La croissance mondiale ne devrait pas rebondir de manière significative d'ici à 2016, plombée par le ralentissement de l'économie chinoise et par des obstacles structurels dans la zone euro, au Brésil et en Afrique du Sud, observe l'agence Moody's lundi.

Dans son rapport trimestriel sur les perspectives macroéconomiques mondiales pour 2014-2016, l'agence Moody's évalue à 3% la croissance du produit intérieur brut des pays du G20 en 2015 et 2016 après 2,8% cette année. Ce pronostic intervient à quelques jours du sommet du G20, les 15 et 16 novembre à Brisbane en Australie.

«La plupart des facteurs qui ont pesé sur la croissance du PIB mondial en 2014 seront toujours en place au cours des deux années à venir, y compris le ralentissement progressif en Chine», constate Marie Diron, vice-présidente de Moody's et auteur du rapport.

«De plus, les déficiences structurelles à l'oeuvre dans certaines zones - notamment dans la zone euro, au Brésil et en Afrique du Sud - constituent aussi un obstacle au rebond de la croissance», poursuit Marie Diron.

Selon Moody's, «ces facteurs internes ont plus de conséquences sur l'activité économique que nous l'avions envisagé et conduisent à revoir à la baisse (nos) prévisions pour 2015 dans de nombreuses régions, dont la zone euro, le Japon et le Brésil».

A contrario, l'agence d'évaluation financière s'attend à une croissance solide aux États-Unis, en Grande-Bretagne et en Inde au cours des deux prochaines années.

Pour les États-Unis, Moody's prévoit une croissance de 3% en 2015 et 2,8% en 2016, tirée par une solide création d'emplois et par des conditions de financement propices à satisfaire des besoins de consommation jusqu'ici non satisfaits.

Au Brésil, la baisse des exportations vers la Chine a accru les faiblesses sous-jacentes de l'économie tandis que le niveau élevé de la dette limite la possibilité de prendre des mesures budgétaires de soutien. Moody's prévoit 1% de croissance dans le pays en 2015.