La scène semble tout droit sortie du film Le Loup de Wall Street, avec Leonardo DiCaprio, qui dépeint les excès des traders et banquiers de la place financière new-yorkaise, entre drogue, sexe et alcool.

Des banquiers de la banque d'affaires américaine Jefferies, dont son grand patron, se sont soumis volontairement à des tests anti-drogue pour faire taire des rumeurs faisant état d'une consommation généralisée de cocaïne et d'ecstasy au sein de la firme, selon un document interne consulté vendredi par l'AFP.

Ces rumeurs visant la banque new-yorkaise, baromètre des activités de courtage, viennent du grand déballage de linge sale entre un de ses «golden boys», Sage Kelly, 42 ans, et son épouse Christina Kelly, 39 ans, qui se disputent la garde de leurs deux filles.

Dans des documents diffusés sur internet, Mme Kelly accuse son époux d'être un consommateur régulier de cocaïne, d'ecstasy ou de champignons hallucinogènes et assure que d'autres banquiers de Jefferies s'adonnent aux mêmes pratiques, dont le très puissant responsable des marchés Ben Lorello.

Face à ces accusations, M. Kelly, un ancien banquier de la banque suisse UBS, «a demandé à être mis en congés prolongés», écrivent dans le document interne Richard Handler, le PDG de la banque, et Brian Friedman, son président non exécutif.

Ces accusations «nous ont amenés à nous demander si nous nous trompions sur la culture» au sein de Jefferies, ajoutent-ils.

Pour y répondre, les deux dirigeants expliquent avoir accepté de subir des tests de dépistage de stupéfiants, auxquels se sont également soumis les banquiers accusés de consommer régulièrement de la drogue.

«Nous pouvons assurer que tous les tests sont négatifs», concluent-ils, s'excusant de mettre ce sujet «embarrassant» sur la voie publique.

Le divorce entre les époux Kelly fait les choux gras de la presse people new-yorkaise et a braqué les projecteurs sur Jefferies, une banque d'affaires plutôt discrète après son rachat en 2012 par le conglomérat Leucadia pour 3,6 milliards de dollars.

Jefferies avait connu un fort développement après l'effondrement de grandes rivales comme Bear Stearns et Lehman Brothers et avait par la suite été attaquée sur les marchés en 2011 sur fond de rumeurs sur sa solvabilité et sur son exposition à la dette européenne.