Même si les augmentations salariales des travailleurs québécois devraient être stables en 2015, selon le Conseil du patronat du Québec (CPQ), l'organisme s'inquiète de l'impact de cette progression sur la masse salariale des employeurs.

Dans ses prévisions salariales 2015, dévoilées mardi, le CPQ estime que les employeurs devraient en moyenne accorder des augmentations 2,8% l'an prochain, qui sont «généralement égales» à celles de 2014.

Selon le Conseil, pour un salaire moyen de 40 000 $, cette progression de 2,8% devrait représenter un coût moyen annuel additionnel de 172$ par employé en taxes sur la masse salariale.

De leur côté, les augmentations de structures salariales devraient demeurer «stables», selon le CPQ. L'augmentation moyenne devrait être de 2%.

L'organisme dit en arriver à cette conclusion en tenant compte des taux de cotisation annoncés pour l'an prochain, comme au Fonds de santé et de sécurité au travail ainsi qu'au Régime québécois d'assurance parentale.

Son président-directeur général, Yves-Thomas Dorval, a rappelé que les employeurs du Québec paient annuellement en moyenne 30% de plus en taxes sur la masse salariale par rapport à l'Ontario et 45% de plus comparativement à la moyenne canadienne.

«Cet écart avec nos voisins doit nous faire prendre la mesure du défi qui attend la commission d'examen sur la fiscalité québécoise et doit nous faire saisir l'importance d'en réduire le coût pour maintenir la compétitivité des entreprises du Québec», a-t-il souligné.

À l'échelle nationale, des hausses salariales sont de 3,2% et 3,1% sont respectivement prévues en Alberta ainsi qu'en Saskatchewan, ce qui s'explique par la vigueur du secteur de l'énergie dans l'Ouest canadien.

Toutefois, même si les hausses salariales demeurent plus élevées dans ce secteur par rapport aux autres, le CPQ semble noter un certain essoufflement de l'effet du secteur énergétique.

Il souligne que les hausses salariales prévues pour 2014 étaient de 4,2% mais qu'elles ont finalement été de 3,9%. Pour 2015, la progression moyenne des salaires devrait se limiter à 3,7%.

De plus, en faisant abstraction du secteur de l'énergie en Alberta, les augmentations salariales dans cette province glissent à 2,9%, ce qui correspond à la moyenne canadienne.

«C'est donc dire que la situation qui prévaut au Québec n'est en aucun cas alarmante», souligne l'organisme, dans son document.

Les prévisions salariales du CPQ proviennent d'une enquête réalisée par la firme Mercer sur la planification de la rémunération du personnel non syndiqué au Canada. Les données ont été recueillies en juin dernier auprès de 696 organisations.

Par ailleurs, 49% des organisations ayant participé à l'enquête ont indiqué avoir des opérations au Québec.