Les analystes applaudissent le geste posé par Québecor de s'éloigner un peu plus des médias imprimés. Sur une base relative, Québecor augmente ainsi son exposition aux activités jugées «plus intéressantes» du câblodistributeur Vidéotron, disent-ils.

Près de 97% du bénéfice d'exploitation de l'entreprise proviendra dorénavant des actifs de Vidéotron, ce qui fait de Québecor un pure play, selon Maher Yaghi, chez Desjardins. «Le titre mérite donc un multiple d'évaluation plus élevé que par le passé.»

Après cette transaction, voici cinq avenues que l'entreprise peut explorer pour utiliser son capital.

Investir dans le sans-fil

«C'est la plus grosse opportunité de croissance de Québecor et elle nécessite des investissements, ce qui peut inclure une prise de participation dans un petit joueur [Wind et Mobilicity] et la participation aux prochaines ventes aux enchères de spectre, dit Phillip Huang, chez Barclays. Les activités de Québecor dans le sans-fil arrivent à un moment crucial.» Il sera difficile pour le titre de Québecor de se négocier à sa juste valeur en Bourse tant que l'incertitude entourant une possible expansion nationale dans le sans-fil sera présente, selon Dvai Ghose, chez Canaccord.

Racheter la participation de la Caisse dans QMI

Une des priorités avouées de Québecor est de racheter la participation de 25% de la Caisse dans Québecor Média (QMI). L'entente avec la Caisse stipule que si Québecor ne rachète pas la participation restante de la Caisse dans QMI avant 2019, la Caisse pourra vendre ses actions au moyen d'un premier appel public à l'épargne de QMI. «Québecor a reconnu que cette avenue serait négative pour ses actionnaires», commente Dvai Ghose, chez Canaccord. Québecor a payé 1,5 milliard pour racheter 20% de la participation de la Caisse dans QMI il y a deux ans. Les deux parties avaient négocié pour évaluer la participation de 45% de la Caisse dans Québecor Média à 2,75 milliards.

Réduire le niveau d'endettement

Québecor a augmenté de manière importante son niveau d'endettement lors du rachat d'une portion de la participation de la Caisse dans QMI à l'automne 2012. La dette nette de Québecor s'élève à près de 4,5 milliards aujourd'hui, soit l'équivalent d'environ 3,1 fois son bénéfice d'exploitation. L'analyste Dvai Ghose, chez Canaccord, a qualifié d'«important» cet été l'endettement chez Québecor. Plus l'endettement est élevé, plus le niveau de risque associé à l'entreprise est élevé et moins le bilan est flexible.

Racheter «tout» TVA

L'analyste Drew McReynolds, chez RBC, croit que la transaction avec Postmedia apporte une flexibilité additionnelle à Québecor pour, notamment, acquérir la participation de 49% que l'entreprise ne détient pas dans TVA.

Plus tôt cette année, l'analyste Robert Bek, de la CIBC, faisait cependant remarquer que puisque la priorité de Québecor est d'investir dans le sans-fil, une privatisation éventuelle par Québecor, comme le veut la spéculation, est reportée dans le temps.

Acquérir un club de la LNH

Selon Tim Casey, de la BMO, l'obtention d'une franchise de la Ligue nationale de hockey (LNH) est une des trois priorités chez Québecor (avec la réduction de la dette et le rachat de la participation de la Caisse de dépôt).

«Les probabilités moins grandes de voir une équipe à Québec à court terme enlèvent une distraction et diminuent le risque associé à la compagnie», soulignait Adam Shine, de la Banque Nationale, le mois dernier.