Depuis un an, Québecor s'est départi de ses 74 hebdos au Québec, puis de ses 175 journaux et hebdos au Canada anglais. Il ne lui reste plus que ses trois quotidiens au Québec - Le Journal de Montréal, Le Journal de Québec et le 24 Heures Montréal -, mais ceux-ci ne sont pas à vendre, assure l'entreprise.

«Avoir ces contenus-là [Journal de Montréal, Journal de Québec, 24 Heures Montréal] est au coeur de notre stratégie de convergence, de notre modèle d'affaires. Ça nous offre un contenu distinctif. C'est différent de nos actifs au Canada anglais, où nous avions des journaux, mais pas de stratégie de convergence», explique Martin Tremblay, vice-président des affaires publiques de Québecor, qui perdra son titre de plus important propriétaire de journaux au pays au terme de la transaction annoncée hier avec Postmedia.

Québecor possédait 252 journaux et hebdos à pareille date l'an dernier. Si la transaction avec Postmedia est approuvée par le Bureau de la concurrence, Québecor ne possédera plus que trois quotidiens, tous au Québec.

Si Québecor estime qu'une «consolidation était nécessaire» au sein des propriétaires de journaux au Canada anglais, l'entreprise a toujours confiance en ses trois quotidiens au Québec. «Nous allons continuer d'investir tant dans le papier que les autres plateformes numériques [au Québec], précise Martin Tremblay, vice-président des affaires publiques de Québecor. Nous croyons très fortement au papier au Journal de Montréal et au Journal de Québec. Nous sommes convaincus que nos actifs au Québec restent forts.»

Pourquoi Québecor, si confiant en l'avenir de ses journaux au Québec, a-t-il décidé de vendre ses journaux au Canada anglais? «Ce n'est pas si paradoxal que ça en a l'air à première vue. Il y a une logique de convergence au Québec [avec les chaînes de télé de TVA] qui n'était pas présente au Canada anglais, où Québecor n'avait que des journaux», dit Sylvain Lafrance, professeur à HEC Montréal et ancien vice-président des services français de Radio-Canada.

Sun News bientôt à vendre?

Pourquoi Postmedia, qui ne possède pas de chaîne de télé, n'a-t-il pas profité de la transaction annoncée hier pour acheter la chaîne d'info continue Sun News, lourdement déficitaire? «La chaîne n'a jamais été à vendre», a répondu Paul Godfrey, PDG de Postmedia. «Pour l'instant, Sun News demeure au sein de [Québecor]», dit Martin Tremblay, vice-président des affaires publiques de Québecor.

Québecor réfléchit toutefois publiquement à l'avenir de Sun News depuis plusieurs mois. L'entreprise demande de meilleures conditions de licence au Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC), notamment pour ses ententes avec les distributeurs. «La viabilité à long terme de Sun News dépend de notre capacité à avoir des ententes de distribution qui sont correctes avec les distributeurs», dit Martin Tremblay.

La semaine dernière, le CRTC a donné raison à Rogers et Telus dans le cadre de deux demandes d'arbitrage sur la distribution de Sun News. Dans ce contexte financier clarifié, la chaîne ayant perdu 14,8 millions de dollars en 2012-2013 se retrouvera-t-elle à vendre? «Nous avons les chiffres et nous sommes en train de calculer les impacts financiers des décisions du CRTC», souligne Martin Tremblay.