L'activité économique aux États-Unis a poursuivi son expansion «modeste» à «modérée» en juillet et en août, selon le Livre Beige de la Réserve fédérale (Fed) paru mercredi.

Le rapport de la Fed note toutefois que la demande de crédits immobiliers a été «moins robuste» et que la hausse des dépenses de consommation a été «légère». Dans le même temps, signe d'amélioration du marché du travail, les postes qualifiés deviennent difficiles à pourvoir dans «presque toutes les régions».

Sur les douze régions de la Fed couvertes par ce rapport qui examine l'évolution de l'activité sur une période de six semaines avant le 22 août, six régions qualifient leur expansion de «modérée», quatre estiment qu'elle est «modeste», deux autres rapportent seulement un progrès.

La consommation des ménages, moteur de la croissance américaine, avance dans toutes les régions mais de façon «légère à modérée», indique la Fed notant des signes mitigés du côté des régions d'Atlanta, de New York, de Cleveland et de Richmond.

L'industrie automobile rapporte «une expansion continue avec de fortes ventes», qui ont même atteint un record historique en juillet dans la région de Philadelphie. Les prêts automobiles ont aussi continué de progresser. Tirée par les performances du marché automobile, l'industrie manufacturière a  continué de progresser bien que le rythme d'expansion ait ralenti à New York, Atlanta, Minneapolis et Kansas City.

La demande de prêts immobiliers résidentiels s'est avérée «moins robuste». Quatre régions ont dénoté une «légère» augmentation des demandes de crédits, quatre autres affirment que les demandes sont stables voire en léger recul tandis que les régions de New York et Philadelphie ont à nouveau enregistré une diminution des demandes.

«À peine la moitié des régions ont rapporté une croissance ou une stabilité de l'activité immobilière résidentielle à travers la construction de logements ou la vente de logements anciens», indique le rapport sans dire comment évolue le marché dans l'autre moitié des régions.

En cette saison estivale, le tourisme s'est bien comporté que ce soit dans l'est à Boston, New York ou Philadelphie ou dans l'ouest à San Francisco et dans le sud dans la région d'Atlanta.

Du côté de l'agriculture, des rendements records ont conduit à un déclin des prix du coton, du blé, du soja notamment, ce qui implique une baisse des revenus pour les exploitants, relève la Fed.

Les conditions du marché du travail sont «relativement inchangées» dit le Livre beige qui signale toutefois que dans «presque toutes les régions», on rencontre des difficultés à pourvoir des postes qualifiés ou spécifiques, tels des spécialistes des technologies de l'information à Boston ou des travailleurs du bâtiment à Atlanta.

La Fed observe «peu de changement» du côté des salaires, si ce ne sont, dans quatre régions, quelques «pressions à la hausse» dans les domaines de l'énergie, du bâtiment, des technologies de l'information et de la santé.

Sur le front de l'inflation, l'évolution des prix «est restée largement sans changement».

Le Livre Beige, qui se base sur des données économiques anecdotiques relevées dans les douze régions de Réserve fédérale, paraît deux semaines avant la réunion du Comité monétaire de la Fed (FOMC), les 16 et 17 septembre prochains.

Les grandes banques renforcent leurs réserves de liquidité

La Réserve fédérale américaine (Fed) a adopté mercredi de nouvelles règles prudentielles exigeant que les grandes banques renforcent leurs réserves de liquidité afin de pouvoir résister à une crise financière comme celle de 2008.

Il s'agit de demander aux plus grands établissements bancaires aux États-Unis qu'ils maintiennent un ratio minimum de liquidité face à leurs emprunts à court terme, en se dotant d'une réserve d'actifs facilement vendables pour pouvoir fonctionner pendant 30 jours même en cas de crise et d'assèchement du marché interbancaire.

La Réserve fédérale (Fed) a adopté mercredi ce texte en chantier depuis 2011, lors de la tenue d'un conseil d'administration public. La FDIC et trois autres agences gouvernementales responsables de la régulation du secteur devaient également l'adopter dans la journée.

Cette règlementation est l'un des instruments clefs prévus par le cadre de normes internationales de renforcement du système bancaire de Bâle III. Elle entrera en vigueur au 1er janvier 2015.

«Cette exigence règlementaire va aider à renforcer la position de liquidité des grandes institutions financières», a déclaré Janet Yellen, la présidente de la Banque centrale américaine à l'ouverture de la réunion.

«Comme l'a montré la crise financière, la plupart de nos institutions financières d'importance systémique ont usé de façon excessive de financements de gros à court terme et ne détenaient pas assez d'actifs liquides de haute qualité pour faire face de façon indépendante à des marchés perturbés», a-t-elle rappelé.

Elles devront désormais conserver en permanence un volume adéquat d'actifs liquides de haute qualité pour contrebalancer les sorties nettes de liquidités auxquelles elles s'exposeraient en cas de crise grave de courte durée.

La règle sur le ratio minimum de liquidité (LCR, Liquidity coverage ratio) «sera un outil de surveillance efficace et devrait contribuer à réduire la dépendance des banques envers la banque centrale en tant que prêteur de dernier ressort», a ajouté Daniel Tarullo, gouverneur de la Banque centrale, responsable de la régulation bancaire.

33 banques concernées

Une quinzaine de grandes banques d'importance systémique disposant de plus de 250 milliards de dollars d'actifs sont concernées au premier chef. Elles devront appliquer un ratio de liquidité de 80% de leurs financements à court terme au 1er janvier 2015, puis de 90% un an plus tard et enfin de 100% au 1er janvier 2017.

Une version plus simple de la règlementation est réservée aux banques ayant au moins 50 milliards de dollars d'actifs à partir du 1er janvier 2016.

Au total, quelque 33 établissements sont concernés, a précisé un représentant des régulateurs.

Finalement, les établissements non bancaires d'importance systémique, comme les assureurs désignés par le Conseil de surveillance de stabilité financière (FSOC), ne seront pas soumis à ces obligations.

Malgré des années d'intense lobbying des banques, les régulateurs n'ont pas accepté dans cette première mouture que les émissions municipales soient considérées comme des actifs financiers liquides de haute qualité. Toutefois, la résolution adoptée préconise de soumettre à commentaire public une autre proposition pour inclure ces titres.

Les actifs acceptés sont l'argent comptant, les bons du Trésor américain «qui sont les actifs les plus liquides et de la plus grande qualité», selon la Fed. Avec une décote, les titres de firmes soutenues par le gouvernement américain ainsi que certains titres de créances d'entreprises pourront aussi être considérés comme des actifs de haute qualité et vendables rapidement.

Au total, selon les estimations de la Fed, si les banques soumises à la réglementation devaient l'appliquer dès aujourd'hui, elles devraient détenir pour 2500 milliards de dollars d'actifs liquides de qualité. Environ 70% des banques concernées ont actuellement déjà le montant d'actifs requis.

La Fed a par ailleurs décidé de soumettre à commentaire public une nouvelle mouture de règlementation des échanges de «swaps», ces contrats d'échanges financiers de gré à gré, qui obligeraient dans certains cas les clients finaux à effectuer des dépôts additionnels.