Certains économistes préviennent que la poussée du nombre d'habitations construites au Canada ne pourra pas durer et pourrait approcher un niveau «inquiétant» si les taux hypothécaires demeurent inchangés.

La Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) a fait savoir lundi que les mises en chantier avaient augmenté en juillet à 200 098 en données désaisonnalisées et annualisées, en légère hausse par rapport aux 198 665 du mois précédent.

Les gains dans les centres urbains ont eu lieu en Ontario et au Canada atlantique. Les provinces des Prairies, le Québec et la Colombie-Britannique ont toutes enregistré un recul.

L'augmentation du mois de juillet représente la cinquième hausse mensuelle de suite du nombre de mises en chantier d'habitations au Canada.

Selon une analyse des Services économiques TD, les constructeurs sont attentifs au marché immobilier, qui tire profit des faibles taux d'intérêt et de la solide croissance des prix de revente.

«Ce niveau d'activité est insoutenable à long terme en raison d'une surconstruction déjà modérée de même que d'une probable augmentation graduelle des taux d'intérêt», a indiqué l'économiste Jonathan Bendiner, de la Banque TD [[|ticker sym='T.TD'|]] .

Le taux directeur de la Banque du Canada se situe à un pour cent depuis septembre 2010.

M. Bendiner prédit que le rythme des mises en chantier d'habitation retraitera vers une fourchette de 175 000 à 180 000 unités tout au long de 2015.

La publication des données de la SCHL suit de peu l'annonce par Statistique Canada, la semaine dernière, de l'ajout de seulement 200 emplois à l'économie canadienne, le mois dernier, statistique qui a incité certains observateurs à se demander ce qui alimentait vraiment la demande de résidences nouvellement construites.

La demande est solide parmi la tranche de population des 25 à 35 ans, a répondu Benjamin Reitzes, économiste en chef à la Banque de Montréal [[|ticker sym='T.BMO'|]] .

Les jeunes gens sont de plus en plus nombreux à s'installer dans des provinces offrant de meilleures perspectives d'emploi, faisant monter la demande d'habitations dans quelques provinces clés, a-t-il ajouté.

Cependant, si la construction se poursuit à son rythme actuel, il pourrait être difficile d'absorber toutes les unités qui sont construites, a indiqué M. Reitzes.

«Nous n'en sommes pas encore à un niveau inquiétant, mais c'est quelque chose à surveiller de près», a-t-il dit.

La SCHL a indiqué que la hausse d'ensemble de juillet était survenue alors que le nombre de mises en chantier en milieu urbain, de 182 932 unités, était demeuré «essentiellement le même» qu'en juin. Le nombre mensuel désaisonnalisé et annualisé de mises en chantier est descendu à 115 870 dans le segment des logements collectifs, tandis qu'il a augmenté pour atteindre 67 062 dans le segment des maisons individuelles.

Dans les régions rurales, le nombre désaisonnalisé annualisé de mises en chantier d'habitations a été évalué à 17 166 pour le mois de juillet, contre 16 206 un mois auparavant.