Trois mois après un changement à la présidence, la réorganisation se poursuit chez Québecor (T.QBR.B). Le conglomérat a annoncé jeudi le regroupement de toutes ses propriétés médiatiques en une seule filiale afin de bonifier encore son «offre de convergence».

La nouvelle division, appelée Groupe Média, réunira les activités de Groupe TVA, Corporation Sun Media, Agence QMI, QMI Affichage, Québecor Média Ventes, Messageries Dynamiques et Imprimerie Québecor Média. La responsabilité de cette filiale a été confiée à Julie Tremblay, qui demeurera à la tête de Sun Media en plus de prendre la direction de TVA.

«Grâce au Groupe Média, nous aurons la capacité de faire voyager nos contenus de façon plus efficace et plus agile sur l'ensemble de nos plateformes et de pousser encore plus loin notre offre de convergence qui a fait le succès de notre entreprise», a fait valoir Pierre Dion, président et chef de la direction de Québecor, dans un communiqué.

Quels changements découleront concrètement de cette réorganisation? Ni Pierre Dion ni Julie Tremblay n'ont voulu accorder d'entrevue à ce sujet jeudi. Dans un courriel à La Presse Affaires, la vice-présidente aux communications de Groupe TVA, Véronique Mercier, déclare qu'il s'agit d'une «suite logique» à la stratégie de convergence que le groupe a adoptée il y a plusieurs années.

Québecor ne prévoit pas de suppression de postes à la suite de cet exercice. Au plan comptable, toutefois, les secteurs «médias d'information» et «télédiffusion», dont les résultats sont détaillés de façon distincte chaque trimestre, seront combinés au sein du Groupe Média, a annoncé Pierre Dion jeudi. Groupe TVA demeurera une entité cotée en Bourse et continuera à divulguer ses propres résultats.

Le sans-fil imminent

La percée pancanadienne que souhaite réaliser Québecor en téléphonie sans fil a occupé une bonne partie des discussions, jeudi, pendant une conférence téléphonique avec les analystes financiers. Le groupe a allongé 233 millions de dollars pour mettre la main sur des licences un peu partout au pays. Il est prêt à investir encore dans la construction d'un réseau national, mais à une condition: qu'Ottawa établisse des règles équitables pour tous.

Québecor déplore notamment les frais d'itinérance élevés que les entreprises de télécoms dominantes facturent à l'heure actuelle. Il s'agit des sommes que se versent entre eux les différents fournisseurs lorsque leurs clients se trouvent dans des zones non desservies par leurs réseaux respectifs - un enjeu crucial pour le groupe québécois, qui devra utiliser les infrastructures de ses concurrents en zone rurale.

«Il y a un besoin urgent pour une politique du gouvernement fédéral sur l'itinérance qui soit juste et concurrentielle; cela est essentiel à notre vision», a indiqué Pierre Dion.

Quelques heures après cette sortie, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) a fait savoir que les clauses d'exclusivité dans les ententes d'itinérance de gros seraient désormais interdites entre les fournisseurs «afin d'accroître la concurrence durable dans le marché des services sans fil».

Après un examen officiel, le CRTC dit avoir constaté «des cas évidents de discrimination injuste» de la part de Rogers.

«Rogers a imposé des clauses d'exclusivité dans des ententes d'itinérance qui interdisaient aux petits fournisseurs de service d'utiliser les réseaux d'une autre entreprise, a indiqué le CRTC. De plus, elle imposait à certains nouveaux fournisseurs de services canadiens des tarifs d'itinérance considérablement supérieurs aux tarifs accordés à d'autres fournisseurs de services sans fil.»

L'organisme fédéral tiendra une audience publique à la fin du mois prochain pour examiner plus en détail la question des frais d'itinérance. L'issue de cet exercice sera déterminante pour Québecor, qui ambitionne de devenir le quatrième fournisseur national après Bell, Rogers et Telus. (L'entreprise n'a pas voulu commenter la décision du CRTC, jeudi.)

Résultats

Québecor a par ailleurs annoncé jeudi ses résultats du deuxième trimestre, qui font état d'une perte de 54,8 millions, ou 45 cents par action. Il s'agit d'une amélioration par rapport à la perte de 93,6 millions enregistrée un an plus tôt.

Les revenus se sont élevés à 1,07 milliard, en hausse de 0,6 %.

Le titre du conglomérat a clôturé à 26,46 $ à la Bourse de Toronto, en baisse de 1 cent.