Le produit intérieur brut réel a augmenté de 0,4 % en mai, dressant la table pour un deuxième trimestre qui devrait contribuer à effacer le lent départ en début d'année.

Les économistes s'attendaient à ce que le mois de mai permette de croire à un revirement de situation, surtout depuis que les États-Unis ont fait état, mercredi, d'une progression de leur économie au taux annuel de quatre pour cent pour le trimestre d'avril à juin.

Mais la reprise enregistrée au mois de mai s'est avérée un peu plus rapide que ne l'avaient prédit les analystes, ce qui permet d'espérer un taux de 2,5 % pour le deuxième trimestre. Une telle croissance s'alignerait davantage avec la prévision de la Banque du Canada, que plusieurs considéraient jusque-là comme trop optimiste.

Selon les analystes, ce résultat rachète le ralentissement à 1,2 %, en cadence annualisée, du premier trimestre et le gain étonnamment faible de 0,1 % enregistré en avril, qui avait contraint les économistes à revoir à la baisse leurs prévisions pour le deuxième trimestre.

«En regardant plus loin dans l'avenir, les révisions plus fortes que prévu pour le PIB américain dévoilées (mercredi), combinées à l'amélioration du marché du travail aux États-Unis, confirment nos attentes sur l'accélération de l'activité économique au sud de la frontière», a expliqué l'économiste de la Banque TD, Jonathan Bendiner, dans une note à ses clients.

«Cela augure bien pour le secteur canadien des exportations, sur lequel reposera de plus en plus la croissance économique, alors que les sources intérieures de croissance risquent de décroître.»

On remarque déjà l'influence qu'a le rebond aux États-Unis sur l'activité économique au Canada.

Les industries productrices de biens en ont été les principales bénéficiaires en mai, leur production ayant augmenté de 0,5 %.

Le secteur de l'automobile, qui dépend de l'exportation vers le marché américain, en ont aussi profité. L'industrie de l'assemblage automobile a ainsi avancé de 13,5 %.

Dans l'ensemble, le secteur manufacturier, qui dépend aussi des exportations, a connu un bon mois, avec un gain de 0,8 % comparativement à avril.

Bien que les résultats soient encourageants pour l'avenir de l'économie canadienne, les analystes ne s'attendent pas à ce qu'ils influencent la position de la Banque du Canada au sujet des taux d'intérêt, puisqu'ils reflètent ses propres attentes.

L'activité au sud de la frontière et le moment que choisira la Réserve fédérale pour resserrer les taux d'intérêt auront davantage d'impact sur la décision de la banque centrale canadienne quant au moment où il sera opportun de commencer à relever les taux.

La plupart des analystes croient que, compte tenu de la baisse du taux de chômage et de la reprise économique, la Réserve fédérale pourrait agir dès la mi-2015, ce qui pourrait forcer la main du gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz.

Les résultats du mois de mai ont marqué une cinquième hausse mensuelle consécutive du PIB, selon Statistique Canada.

En plus du secteur manufacturier, celui de l'extraction minière, pétrolière et gazière ont aussi fait preuve de vigueur, avançant de 0,7 pour cent notamment grâce à la production de pétrole brut. Les activités minières à elles seules ont cependant reculé de 1,5 pour cent en raison d'interruptions d'activités liées à la maintenance.

Le secteur de la construction a grimpé de 0,5 % en mai après deux déclins consécutifs. Le secteur des services a connu une hausse de 0,4 pour cent.

Dans un rapport diffusé séparément, Statistique Canada a indiqué que la rémunération hebdomadaire avait augmenté de 2,6 % en mai au Canada, comparativement à 12 mois plus tôt.

L'agence a également précisé que le nombre d'employés salariés non agricoles avait augmenté de 158 500, ou 1 %, comparativement à mai dernier.