Google compte maintenant pour plus du tiers du budget publicitaire mondial sur le web. Les clics sur des annonces publiées sur ses sites ont augmenté de 25% au deuxième trimestre, grâce notamment à l'achalandage suscité par la Coupe du monde de soccer.

Cela a plus que contrebalancé un nouveau recul de 6% du prix moyen par clic, sur une pente baissière depuis maintenant environ deux ans, en raison de l'impact moindre des publicités vues sur les appareils mobiles par rapport aux ordinateurs de table. Google est payé quand les internautes cliquent sur les publicités de ses annonceurs.

Le géant du web enregistre ainsi une hausse remarquable de 22% de ses revenus qui atteignent tout près de 16 milliards US au terme du deuxième trimestre, grâce à ses initiatives, bien que coûteuses, dans le marché porteur des téléphones multifonctions et tablettes.

Les bénéfices de l'entreprise de Mountain View ont augmenté dans une moindre mesure et pour les mêmes raisons. Google affiche des profits de 3,4 milliards US, soit l'équivalent de 4,99 $US par action, comparativement à 3,2 milliards US, ou 4,77 $US par action, un an plus tôt. Cela exclut les chiffres de l'ancienne filiale Motorola revendue au fabricant d'ordinateurs Lenovo.

Une valeur décuplée

Les analystes attendaient un bénéfice supérieur, mais pas autant de ventes. Premières réactions boursières: l'action avec droit de vote a repris en 15 minutes sur le marché hors cote tout le terrain perdu dans la journée dans l'appréhension de résultats décevants.

La troisième capitalisation aux États-Unis (après Apple et Exxon) a plus que décuplé de valeur depuis son premier appel public à l'épargne, il y a neuf ans.

Google, qui contrôle neuf dixièmes du marché des moteurs de recherche, est le premier vendeur de publicité sur le web. Son plus proche concurrent, l'ami Facebook, revendique pour sa part 8% de la tarte de 140 milliards US consacrée par les annonceurs à l'internet cette année, selon l'estimation de la firme eMarketer. Le babillard et son cousin de peu de mots, Twitter, continuent cependant de dominer le marché en forte croissance des tablettes et téléphones multifonctions. Le jubilant Yahoo! a pour sa part accusé une baisse de 6,9% de ses revenus publicitaires au terme du deuxième trimestre.

Cela ne va pas sans un budget faramineux de recherche et développement, ce qui a pesé sur la rentabilité du dernier trimestre. Les analystes y voient toutefois un gage de succès pour les prochaines années. Les dernières initiatives de Google vont des verres de contact multifonctions (un partenariat avec Novartis) aux autos autonomes en passant par les services internet à haute altitude.

La recommandation

À la veille de la publication de ses résultats trimestriels, Google obtenait déjà 40 recommandations d'achat, comparativement à 12 «à conserver» et aucune suggestion de vente, selon Bloomberg. Parmi les grandes valeurs technologiques, Facebook obtient une meilleure cote d'amour cependant que Apple, Yahoo!, Microsoft et même Amazon sont un peu moins bien cotées. GOOG est notamment un des titres favoris de l'analyste Mark Mahaney, de la firme RBC Marchés des capitaux. L'expert estime que Google est un des titres les mieux placés pour profiter de l'essor, loin d'être terminé, de l'internet.