Les autorités canadiennes en valeurs mobilières ont servi une mise en garde lundi à ceux qui envisagent d'investir dans l'industrie de la marijuana médicale.

Ces organismes, dont l'Autorité des marchés financiers du Québec, recommandent aux investisseurs de bien s'informer sur les risques posés par les délais et le processus règlementaire associé à l'obtention de permis auprès de Santé Canada.

« Les investisseurs doivent savoir qu'une société ne peut exercer légalement d'activités de production et de vente de marijuana à des fins médicales que si elle détient une licence de Santé Canada, et que le délai et les coûts nécessaires à son obtention risquent d'être importants », peut-on lire dans un communiqué diffusé lundi par Les Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM).

Le gouvernement fédéral a changé le régime de production de marijuana médicale au cours des derniers mois. Selon ce nouveau régime, seules des entreprises peuvent être autorisées à en produire.

Jusqu'ici, plus de 800 entreprises ont présenté une demande d'autorisation. Seulement une vingtaine d'entre elles ont été approuvées.

« Dans bon nombre des cas, le seul fait d'annoncer une intention de se consacrer à ce type d'activité s'est traduit par une hausse immédiate du cours de l'action de la société. Les ACVM craignent que les investisseurs s'exposent à un préjudice financier en faisant l'acquisition de telles actions à un prix gonflé avant que l'entreprise ne soit viable », a prévenu l'ACVM.

« Rien ne garantit qu'une société annonçant son intention de s'introduire dans le secteur de la marijuana à des fins médicales réussira à obtenir une licence ou à créer de la valeur pour les actionnaires. »

La Securities and Exchange Commission des États-Unis a également publié une mise en garde à ce sujet le mois dernier.

L'implantation de ce nouveau régime canadien de production de marijuana médicale a d'ailleurs été obstruée récemment par une injonction accordée par la Cour fédérale. Selon l'ancien régime, des détenteurs de permis de possession pouvaient eux-mêmes faire pousser de la marijuana chez eux, ou désigner un tiers pour en produire pour eux. Un groupe de ces détenteurs de permis affirment que le nouveau régime brime leurs droits constitutionnels parce qu'il fait augmenter le coût de leur traitement. Une injonction a été accordée en attendant les audiences de la cause au fond, soit d'ici environ un an. Les deux régimes sont donc temporairement en vigueur de manière parallèle.