L'avenir de TVA passe par le hockey, selon la Banque TD. L'institution anticipe un fort potentiel haussier pour le titre du Groupe TVA au cours des prochaines années si le «plan de match» de la chaîne spécialisée TVA Sports est bien exécuté.

Pour l'analyste Vince Valentini, il ne fait aucun doute que l'avenir de TVA dépend du succès qu'obtiendra la direction en monétisant le contenu hockey obtenu en vertu de l'entente conclue avec Rogers à l'automne.

«Si tout se passe bien avec le nouveau contenu hockey de la LNH, l'action peut doubler d'ici trois ou quatre ans», affirme-t-il.

Mais Vince Valentini estime qu'il est encore prématuré, à ce stade-ci, de se dépêcher à acheter des actions de TVA. Trois raisons l'incitent à la prudence: il faut s'attendre à ce que la chaîne sportive ne fasse pas ses frais avant encore au moins deux ans; le volume d'actions échangées quotidiennement sur le titre de TVA est très faible (voire anémique); le risque qu'il faut accorder à l'exécution de la stratégie est significatif.

M. Valentini a officiellement entrepris dans les derniers jours le suivi des activités du Groupe TVA en apposant une recommandation initiale de «conserver». Il devient le cinquième analyste à s'intéresser à cette filiale de Québecor. Trois d'entre eux proposent de «conserver». Les deux autres proposent de vendre.

Vince Valentini n'accorde encore aucune valeur à TVA Sports lorsqu'il fait ses projections à court terme. C'est notamment pourquoi sa cible pour le titre est à 9$ pour les 12 prochains mois. 

Hausse des chaînes spécialisées

Par le passé, la chaîne TVA Sports et les autres activités spécialisées de TVA n'ont contribué que pour une petite portion seulement des revenus du groupe, mais Vince Valentini s'attend à ce que ça change et à ce que les chaînes spécialisées, TVA Sports en tête, deviennent le facteur qui retiendra l'attention des investisseurs éventuellement.

Les perturbations qui secouent le marché publicitaire de la télé traditionnelle poussent d'ailleurs certains analystes à se tenir loin du titre de TVA.

À partir de la saison prochaine et pour 12 ans, TVA Sports sera le télédiffuseur francophone officiel de la LNH. Selon plusieurs analystes, cela ouvre le chemin au lancement de la chaîne TVA Sports 2 plus tard cette année.

«Bien que le contrat avec Rogers ait été signé par Québecor Média, je m'attends à ce que la majorité des coûts liés à l'entente soient portés à la charge de TVA avec des droits de diffusion estimés à 70 millions par année», dit Adam Shine, de la Financière Banque Nationale, qui a abaissé sa recommandation à «vendre» le mois dernier.

TVA Sports a été lancée il y a trois ans sous la gouverne de Pierre Dion, devenu ce printemps le grand patron de Québecor et de Québecor Média. Pierre Dion conserve pour l'instant le titre de PDG par intérim du Groupe TVA, mais on n'a pas encore trouvé de successeur.

La transition à la tête du Groupe TVA est un facteur de risque et la recherche d'un nouveau PDG alimente l'incertitude. Pierre Dion travaillait à TVA depuis 10 ans.

Les investisseurs ne doivent pas espérer le retour du versement d'un dividende à court terme, notamment parce que des investissements doivent encore être réalisés dans les chaînes spécialisées.

De plus, une privatisation éventuelle par Québecor, comme le veut la spéculation, est repoussée dans le temps «puisque la priorité de Québecor est d'investir dans le sans-fil», souligne l'analyste Robert Bek, de la CIBC, qui recommande la vente du titre depuis la fin de l'hiver.

Québecor Média est le plus important actionnaire de TVA et contrôle 99% des votes. Par extension, la famille Péladeau contrôle indirectement 67% des votes.