La deuxième journée de la 20e Conférence de Montréal était axée sur l'énergie, les ressources et le développement durable ainsi que sur les perspectives d'une francophonie économique au coeur de laquelle l'Afrique est appelée à jouer un rôle central, compte tenu de son poids démographique. Voici un florilège des nombreuses communications entendues.

Luc Adolphe Tiao, premier ministre du Burkina Faso

Les choses bougent en Afrique. Le taux d'alphabétisation grimpe rapidement. Le capital humain devient le premier atout. Reste une grande lacune: des infrastructures insuffisantes et inadaptées qui entravent la productivité des entreprises. «Les entreprises africaines sont toujours exclues de la production en flux continus.»

Bertrand Badré, directeur général et financier, Groupe de la Banque mondiale

Soixante pour cent de la croissance mondiale est désormais assurée par les économies émergentes comparativement à 20% seulement, il y a 20 ans. Les investisseurs institutionnels doivent être mis à contribution pour doter ces économies d'infrastructures adéquates. Pour y arriver, il faut établir une liste précise des projets aptes à être financés. «Il faut que ces infrastructures deviennent une classe d'actif dans les portefeuilles institutionnels.»

Anne Gaboury, présidente-directrice générale, Développement international Desjardins

L'Afrique francophone représente 85% de la francophonie. Il faut formaliser son économie. Desjardins crée des alliances d'affaires nord-sud et agit comme trait d'union dans une douzaine de pays. «La francophonie économique existe et ne demande qu'à grandir.»

Mariam Mahamat Nour, ministre de l'Économie, du Plan et de la Coopération internationale du Tchad

La francophonie économique doit être une force d'action qui a confiance en soi. Il existe 19 pays africains francophones dont 12 ont connu une croissance de plus de 5%, l'an dernier. Il faut créer un espace de libre circulation de la main-d'oeuvre et permettre aux femmes de jouer pleinement leur rôle. «Les femmes sont sérieuses, mais elles n'ont pas la maîtrise de l'environnement des entreprises. Elles n'ont pas accès au financement.»

Amadou Ba, ministre de l'Économie et des Finances du Sénégal

L'Afrique francophone devrait émerger comme une force économique d'ici une vingtaine d'années. D'ici là, il faut procéder par plans quinquennaux axés sur des réformes et la réalisation d'une dizaine de projets clés. Une meilleure productivité exige la mise en place de chaînes de valeur, d'un dispositif de suivi, de création de banques de développement à défaut de fonds souverains. L'Afrique doit aussi se parer contre de possibles chocs exogènes.