La conclusion de l'Accord économique et commercial entre le Canada et l'Union européenne ouvre de nouveaux horizons à la métropole du Québec.

Montréal, au même titre que Miami et Rio de Janeiro, détient des atouts pour tirer profit de cette grande ouverture commerciale de par son caractère bilingue français-anglais unique sur le continent.

C'est dans cette perspective que le Forum économique international des Amériques ouvre aujourd'hui sa 20e Conférence, qui aura pour thème Les fondements de la prochaine ère de croissance.

Au fil des ans, la Conférence de Montréal est devenue le point d'orgue printanier dans la métropole en attirant le gotha du monde économique institutionnel, entrepreneurial et universitaire.

150 conférenciers

La présente édition ne fait pas exception à la règle. Les quelque 3000 participants pourront entendre aujourd'hui Christine Lagarde, présidente du Fonds monétaire international, Angel Gurría, secrétaire général de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui agira aussi à titre de coprésident d'honneur de la Conférence avec Gérard Mestrallet, PDG de GDF Suez, et Lawrence Summers, professeur à l'Université Harvard et favori à la succession de Ben S. Bernanke à la tête de la Réserve fédérale américaine, jusqu'à son désistement au profit de Janet Yellen. En tout, quelque 150 conférenciers seront entendus en 3 jours, soit à la tribune, au sein de panels ou dans le cadre plus familier d'entretiens.

L'OCDE profitera d'ailleurs de l'occasion pour publier son étude économique sur le Canada, la première depuis quatre ans.

Avec le recul, force est de constater que la Conférence a su asseoir sa crédibilité par la qualité de ses échanges, qui lui ont valu le sobriquet de Davos, P.Q.

Elle est née dans la foulée immédiate de l'Accord de libre-échange nord-américain, de la création de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et de la signature du traité de Maastricht. Bref, elle s'est inscrite dès ses débuts dans le courant de mondialisation économique dont le deuxième cycle s'est mis laborieusement en marche.

Mots prophétiques

Au fil des ans, certains conférenciers ont eu des mots prophétiques comme ceux de l'ex-numéro un de l'OMC, Renato Ruggiero, sur les difficultés à venir des négociations de libéralisation du commerce amorcées à Doha en 2001 et terminées en queue de poisson.

Le Pakistanais Pervez Musharraf avait lancé une mise en garde quant à la résilience des talibans tandis que, en 2007, le président de la Banque centrale européenne d'alors, Jean-Claude Trichet, avait souligné le risque de surendettement des États. Il prendra à nouveau la parole à la Conférence cette année.

Outre la kyrielle de commandites de prestige, la Conférence compte sur ses activités de réseautage, ses rencontres bilatérales et ses petits déjeuners de travail pour étendre son influence.

Le soutien actif des grandes universités québécoises vise aussi à favoriser la diffusion des recherches et, qui sait? la commercialisation de brevets.

La première journée aura pour thème l'économie, la gouvernance et la retraite.

Demain, il sera question d'énergie, de ressources naturelles et de développement durable. On y présentera notamment l'idée de lancer une journée mondiale de l'énergie qu'on voudrait portée par l'Organisation des Nations unies elle-même. On profitera de la présence de Kandeh Yumkella, représentant spécial du secrétaire général Ban Ki-moon, pour lui en faire la recommandation.

Mercredi, enfin, sera consacré au commerce international, à la santé et à l'innovation. Le ministre canadien du Commerce international, Ed Fast, de même que Pascal Lamy, ancien directeur général de l'OMC, seront du nombre des conférenciers.