Michel Guyot vient de passer un week-end... à la course. Aux premières loges de la F1, il s'est fait la voix de Tata Communications pour des clients et futurs clients venus constater les avancées technologiques de l'entreprise de 3,3 milliards de dollars. Tata roule de Grand Prix en Grand Prix depuis que l'entreprise indienne et Formula One ont conclu, en 2013, un pacte technologique permettant notamment de transmettre des données de performance dans un centre d'analyses londonien et des images des courses à des diffuseurs.

Le tout en temps réel. «La F1 est une vitrine technologique pour nous et un showcase, dit le président de Tata Communications, Solutions Voix Globales. Ça nous oblige à innover. Ça nous permet de montrer qu'on peut offrir des services semblables aux entreprises. Des données gérées en temps réel, par exemple. Plein d'applications peuvent dériver de ce qui se fait ici. J'invite donc mes clients canadiens, américains et anglais pour leur montrer ce qu'on est capables de faire. Des Vodafone, Bell, Telus...»

À la vitesse F1

« Cette alliance a poussé encore plus l'innovation chez nous, ajoute Julie Woods- Moss, directrice du marketing et directrice générale des communications de nouvelle génération. Normalement, ça nous prend dix semaines pour mettre en place un nouveau réseau pour un client. Mais ça doit nous prendre au maximum trois jours pour la F1.»

Michel Guyot gère Tat a Communications à Montréal. Quand l'entreprise a acheté Téléglobe pour 239 millions en 2005, elle a décidé que les effectifs resteraient dans la ville. « Je gère des gens dans 31 pays, résume le président. Et même les employés à Montréal ont un rôle global. Téléglobe avait une expertise en gestion de produits, d'ingénierie surtout du côté de la voix [appels, communications...] et de la mobilité. Depuis l'acquisition, certaines fonctions ont été délocalisées, mais l'expertise technique, opérationnel le et commerciale est demeurée ici. »

Si ce qu'on appelle le marché de « la voix » est en stagnation, la part de ce marché de Tata augmente néanmoins, affirme le président. «On est en train de transformer le modèle d'affaires pour aller au-delà de la connectivité, dit-il. On trouve des solutions à long terme pour des opérateurs, tel BT [British Telecom]. On propose des outils et des services clés en main, comme la facturation en temps réel. »

Et il y a le développement de nombreuses applications, comme Mobile VoIP, qui propose aux clients d'un opérateur la même façon de communiquer (gratuitement) que les Facetime et Skype. Des applications qui assurent à Tata de maintenir son titre d'entreprise innovatrice. «On a dit aux opérateurs : pourquoi ne pas utiliser une [appli] pour garder vos clients ? C'est dur de les convaincre, car ils doivent soudainement offrir un service de communications gratuit à leurs clients. Mais moins de trois mois après avoir lancé Mobile VoIP, on avait déjà signé avec cinq opérateurs dans les pays émergents.»

Montréal, incubateur techno

«Montréal est d'ailleurs un incubateur technologique très important pour nous, poursuit Julie Woods-Moss. Le développement de plusieurs applications passe par ici. On a profité de la tenue de C2MTL, dernièrement, pour lancer un concours de créativité pour une application qu'on va lancer sous peu. Le défi était de créer la meilleure interface. On a été exposés à des idées brillantes. « Nos prix sont bas, mais on ne peut pas se démarquer que par ça. Donc, il faut constamment innover. Nos clients souhaitent une technologie avancée. Chez des IBM où je travaillais avant, il en fallait, du temps, pour mettre en marche des idées. Chez Tata, on avance rapidement. »