À l'approche du Grand Prix du Canada, les hôtels du centre-ville de Montréal ne constatent pas une augmentation de leur taux d'occupation par rapport à la même période l'an dernier (88%). En revanche, leurs prix ont bondi en moyenne de 20% en raison de la diminution du nombre de chambres disponibles.

Le prix moyen d'une chambre atteint donc 337,61$, ce qui se compare à 283,55$ l'an dernier (et 167,24$ en moyenne en mai). «Il y a d'autres fins de semaine très achalandées à Montréal à cause d'événements et de congrès. C'est dans la tarification et les exigences que le Grand Prix se distingue», résume Ève Paré, PDG de l'Association des hôtels du grand Montréal. Non seulement les tarifs bondissent, mais plusieurs établissements exigent des réservations de deux, trois, voire quatre nuitées.

L'augmentation des prix s'explique par le fait qu'il y a moins de chambres disponibles cette année. On se rappellera que le troisième hôtel de la ville, le Delta (711 chambres), et le Holiday Inn Midtown (488 chambres) ont fermé leurs portes au cours des sept derniers mois.

À l'hôtel Westin, la directrice des ventes et du marketing, Mylène Gagnon, s'attendait à ce que ces fermetures aient plus d'effet dans le marché. Son hôtel affiche tout de même complet pour la fin de semaine, et les tarifs ont été majorés de 5%. «C'est le Grand Prix le plus en santé des cinq dernières années», convient-elle, même s'il «faut faire des promotions et des courbettes pour attirer les consommateurs».

Le taux d'occupation des hôtels du centre-ville étant le même que l'an dernier (il y avait alors plus d'offre), cela signifie qu'il s'est loué moins de chambres. Mais Ève Paré anticipe une hausse globale des revenus de 6,7% grâce aux hausses de prix.

Où pourront dormir les procrastinateurs?

Une recherche effectuée hier après-midi sur Expedia.ca et les sites de divers hôtels révèle qu'il y a encore des chambres dans quelques établissements 3 étoiles (entre 189 et 360$ la nuit avant taxes), mais que celles-ci sont rares. Les procrastinateurs devront sans doute se rabattre sur les 4 étoiles, pour lesquels il faut débourser au moins 474$ (Hôtel 10) la nuit. Pour dormir au Reine-Elizabeth, au Loews, à l'Omni ou au Hilton, c'est au moins 599$ avant taxes. Le Place d'Armes et le W demandent plus de 600$ la nuit. Règle générale, il faut réserver au moins deux nuitées (quand ce n'est pas plus), et le montant n'est pas remboursable.

Au Sandman à Longueuil, qui se vante sur sa page web d'être situé «à cinq petites minutes du Circuit Gilles-Villeneuve» et d'offrir le stationnement gratuit, deux nuits (vendredi et samedi) vous coûteront 1026,73$, taxes comprises. Un prix digne des hôtels des plus grandes capitales du monde.

Il est cependant trop tard pour espérer rêver dans un 5 étoiles. Tant le Ritz-Carlton que le Saint-James affichent complet. «Nos 60 chambres sont toutes vendues depuis environ 6 mois. C'est comme ça chaque année», précise Elizabeth Glimenaki, vice-présidente aux ventes et au marketing du Saint-James. Cette année, le prix moyen par nuit s'élevait à 1300$, et il fallait réserver un minimum de 5 nuitées. Ce qu'a fait l'écurie Ferrari, fidèle à son habitude.

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L'AUTRE MANNE: OSHEAGA

Si la présence de voitures de course en ville est sans conteste l'événement qui a le plus grand impact sur le prix des chambres d'hôtel, il commence à avoir de la concurrence, note Mylène Gagnon, du Westin.

«Osheaga, en août, c'est fou, la flambée des prix que ça provoque depuis deux ans! Nous sommes estomaqués!» L'Association des hôtels du grand Montréal constate elle aussi que les hôtels sont de plus en plus bondés la fin de semaine d'août pendant laquelle se tient ce festival de musique rock et alternative.