De bons rendements trimestriels ont permis de compenser le repli inattendu des taux d'intérêt obligataires à long terme.

Résultat, la solvabilité générale des régimes de retraite à prestations déterminées a peu bougé au cours du dernier trimestre, si on se fie à une performance indicielle.

Une caisse de retraite investie à hauteur de 60% en actions a obtenu un rendement de 4,4% au premier trimestre, selon le portefeuille de référence Morneau Shepell. Plus la portion d'actions fléchit et plus faiblit le rendement, tout en restant appréciable. À hauteur de 40%, le rendement se situe plutôt à 3,9%.

Toutes les classes d'actifs ont produit du rendement au cours des trois premiers mois de l'année. De plus, la dépréciation du dollar canadien a gonflé la plus-value des placements faits en devises étrangères.

Toutefois, la baisse des taux d'intérêt obligataires a eu pour effet de gonfler la valeur du passif d'un régime, c'est-à-dire la valeur de ses engagements à l'endroit de ses participants actifs et retraités.

«Le passif de solvabilité d'une caisse de retraite moyenne a augmenté de 3,9% au cours du premier trimestre, estime Jean Bergeron, associé chez Morneau Sobeco. Ceci s'explique principalement par la baisse des taux d'intérêt servant à déterminer les taux d'actualisation dans le cadre d'une évaluation actuarielle sur base de solvabilité.»

Amélioration

La solvabilité s'améliore. Seulement 3% de l'échantillon avaient atteint la pleine solvabilité il y a un an. Au 31 mars dernier, c'était 36%. «C'est une bonne nouvelle à court terme pour les promoteurs et les participants, fait observer Claude Lockhead, associé exécutif chez Aon Hewitt. Nous pensons que la bonne santé financière des régimes de retraite à prestations déterminées devrait inciter les promoteurs à comprendre réellement les risques qui les menacent et à éventuellement revoir leurs stratégies de financement et de placement.»

Selon un échantillon bâti par Mercer, moins de 10% des régimes affichent désormais un taux de solvabilité inférieur à 80% tandis que près de 30% ont complètement rétabli leur solvabilité.

Dans l'hypothèse où les régimes poursuivent leurs activités, on constate cependant un léger recul de leur capitalisation. À 104% au lieu de 106%, cela n'a encore rien d'inquiétant.