Après un mois de décembre marqué par la neige et des chutes de pluie verglaçante qui ont paralysé l'agglomération torontoise peu avant Noël, l'économie canadienne a retrouvé la voie de la croissance en janvier.

En fait, le rebond du produit intérieur brut (PIB) réel aura été de 0,5%, effaçant le recul de fin d'année.

Les données de Statistique Canada montrent que la taille de l'économie a gonflé de 2,5% en un an, ce qui est bien davantage que son potentiel. Tel qu'estimé par la Banque du Canada, celui-ci se situe plutôt à 2,0, à l'intérieur d'un intervalle de plus ou moins 0,3 point de pourcentage. C'est donc dire que les capacités de production inutilisées diminuent, comme semble d'ailleurs le refléter la légère accélération du rythme d'inflation des derniers mois.

En janvier, la croissance a été quasi généralisée. Elle était même fort robuste dans le secteur des biens qui a bondi de 1,0%, effaçant le recul de décembre.

La production en usine a progressé de 2,0%, mais une partie de cet apport a servi à gonfler les stocks. Il sera intéressant de voir dans quelle mesure les exportations de février auront permis de les diminuer quelque peu. Ces données seront connues jeudi.

L'extraction minière et d'hydrocarbures a aussi été très active, au point où les volumes arrachés au sol ont atteint un nouveau sommet historique.

Enfin la construction, qui avait reculé durant cinq mois d'affilée, est sortie de sa léthargie avec un gain de 0,7%. Il s'agit de sa plus belle avancée depuis juillet qui avait marqué la fin du conflit de travail de deux semaines au Québec.

Donnée surprenante, la production d'électricité et la distribution de gaz ont faibli, malgré les épisodes glaciaux de tourbillon polaire.

Le recul prononcé de la production agricole étonne moins, l'épidémie américaine de diarrhée porcine s'étant un peu propagée en Ontario.

Fait fort encourageant, la production industrielle, qui regroupe les activités manufacturières, minières et de services publics, progresse de 3,4% en un an.

Du côté des services, moins touchés par les caprices de Dame Nature en décembre, hormis le commerce de détail et de gros, de même que les activités de restauration et d'hébergement, la croissance a été moins prononcée que celle du secteur des biens. Elle était en revanche bien distribuée.

On note néanmoins la stagnation du segment rattaché à l'immobilier et à la location, qui reflète le ralentissement observé sur le marché de la revente et de la maison neuve.

Un seul repli marquant: le segment des arts, des loisirs et des sports chute de 2,9%. Quelques observateurs suggèrent qu'il s'agit d'un effet de base. Les nouvelles données remplacent celles de janvier 2013, quand avait pris fin le lockout dans la Ligue nationale de hockey qui sévissait depuis l'automne.

Le regain général de production en janvier ne dissipe pas complètement les craintes d'un essoufflement de l'expansion canadienne qui était, à 2,9% en rythme annuel, la plus forte du G7, l'automne dernier.

Durant l'hiver, le rythme a sans doute ralenti sous la barre des 2%, selon les données jusqu'ici disponibles.

Si ce ralentissement n'est que l'affaire de Dame Nature, alors le rythme d'expansion va s'accélérer au cours du printemps, surtout quand la saison aura commencé de manière convaincante.