L'économie canadienne a fortement rebondi en janvier, ce qui laisse croire que les pépins observés au dernier mois de 2013 - qui avaient inquiété certains observateurs - étaient probablement largement attribuables au mauvais temps.

Le produit intérieur brut du Canada a avancé au rythme de 0,5% en janvier, à une allure étonnamment robuste qui renverse précisément le recul de décembre.

Et les travailleurs ont eu d'autres bonnes nouvelles lundi, lorsque Statistique Canada a indiqué que la rémunération hebdomadaire moyenne des employés salariés non agricoles avait grimpé de 3% - soit bien plus que l'inflation - à 925 $ en janvier, bien que la variation mensuelle ait été stable.

Les marchés ont bien répondu à la croissance du PIB. Même si certains analystes avaient émis la possibilité que les difficiles données de décembre soient attribuables aux conditions météorologiques, cette idée n'avait pas encore été appuyée par des chiffres. Le rapport de janvier suggère que rien de fondamentalement négatif n'est survenu à la fin de l'an dernier.

Le dollar canadien, un baromètre de l'opinion des marchés, a avancé à l'annonce des plus récents chiffres, mais il a perdu quelques plumes plus tard dans la journée et a clôturé à 90,46 cents US, en hausse de 0,04 cent US.

L'économiste en chef adjoint de la Banque Royale, Paul Ferley, a noté que la perte du mois de décembre pèserait tout de même sur les chiffres du premier trimestre, parce que le niveau auquel l'économie a commencé l'année était plus faible, mais il estime que la croissance va prendre du mieux tout au long du printemps.

«Alors que la faiblesse liée au mauvais temps sortira les chiffres trimestriels, la croissance du deuxième trimestre de 2014 devrait rebondir aux environs de 3,2%», a-t-il estimé. «Le raffermissement de l'économie américaine et la faiblesse du dollar canadien devraient permettre à la croissance de rester près de ce rythme au cours de la deuxième moitié de l'année.»

Pour le premier trimestre, les économistes misent en moyenne sur une croissance plus discrète d'environ 1,5%.

Mais les chiffres de janvier, supérieurs aux attentes, jumelés aux meilleures données sur l'inflation des derniers mois, semblent avoir «effacé de la mémoire des investisseurs les remarques prudentes du gouverneur (de la Banque du Canada, Stephen) Poloz, faites plus tôt ce mois-ci», a fait remarquer l'analyste Jimmy Jean, de Desjardins Marché des capitaux.

La Banque du Canada croit que le potentiel de croissance hors inflation de l'économie est d'environ 2%, ce qui signifie que quelques années de croissance supérieures à la moyenne seront nécessaires pour refermer l'écart de production et permettre à l'économie de fonctionner à pleine capacité.

Malgré tout, le plus récent rapport de Statistique Canada a été perçu comme un élément encourageant, ont noté des analystes, et ce, même lorsqu'on s'attarde à ses détails.

Les secteurs liés à la production de biens ont affiché une solide croissance de 1%, tandis que le rebond des industries manufacturières s'est chiffré à 2% et que le secteur des ressources naturelles a gagné 1,2%. Le secteur de la construction a aussi connu un bon mois, avec une croissance de 0,7%, mais il reste stable au cours de la dernière année.

Les industries productrices de services ont moins avancé, avec une croissance de 0,3%. La progression de 1,3% du secteur du commerce de détail n'a pas su reprendre son recul de 2,3% du mois de décembre. Le commerce de gros n'a lui non plus pas récupéré toutes ses pertes de décembre.