La Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) est sur le point de rendre public son rapport sur l'explosion de l'usine de Neptune Technologies et Bioressources (NEPT) à Sherbrooke, en 2012.

«Le rapport d'enquête est presque finalisé, a déclaré une porte-parole de la CSST, Hélène Simard, dans une entrevue téléphonique avec La Presse Affaires. Il devrait être rendu public au cours des prochaines semaines.»

La tragédie du 8 novembre 2012, une explosion dans un réservoir d'acétone suivie d'un incendie, a causé la mort de 3 personnes et en a blessé 19 autres.

Normalement, une enquête de la CSST prend environ six mois. Dans le cas de Neptune, l'enquête aura pris plus de 16 mois.

Mme Simard a affirmé qu'il n'était pas anormal que certaines enquêtes prennent plus d'une année à la CSST selon leur complexité.

«On a eu besoin de certaines expertises externes, a-t-elle indiqué. Ça explique en partie la durée de cette enquête.»

En outre, les enquêteurs ont dû attendre un certain temps avant d'examiner les lieux de l'incident, ceux-ci n'étant pas sécuritaires. Après l'explosion, la structure était instable et les débris étaient nombreux et tordus.

Avant même la publication de son rapport, la CSST a rédigé un constat d'infraction et a imposé à Neptune une amende d'environ 64 000$. L'entreprise a annoncé son intention de contester ce constat.

Dans son usine de Sherbrooke, Neptune produisait de l'huile de krill. Ce produit, tiré d'un crustacé, contient des oméga-3 et des antioxydants. Il aurait des effets bénéfiques pour la santé du coeur, des articulations et du cerveau.

Neptune a entrepris de reconstruire son usine à Sherbrooke, notamment à l'aide d'un prêt sans intérêts de 12,5 millions accordé par le gouvernement du Québec. L'entreprise prévoyait relancer ses activités en février, puis au début du mois de mars. Elle vise maintenant une reprise en avril.

«C'est toujours difficile de maintenir les échéanciers, a déclaré le directeur de l'industrialisation de Neptune, Domnique Le Bel, dans une entrevue téléphonique. Mécaniquement, l'usine est prête à démarrer en avril, mais nous n'avons pas encore reçu le certificat d'autorisation de la CSST. C'est quelque chose que je ne maîtrise pas.»

En décembre dernier, Neptune a déposé une demande d'autorisation d'exploitation auprès du ministère de l'Environnement. Celui-ci a exigé que Neptune obtienne des certificats d'autorisation de la part de la CSST et du service de protection contre les incendies de Sherbrooke. «Depuis l'accident, nous sommes en discussion avec la CSST au sujet des modifications que nous devons apporter autant sur le plan des procédures que des systèmes, a indiqué M. Le Bel. Nous communiquons avec eux de façon hebdomadaire. En ce qui concerne les pompiers, le processus est enclenché là aussi.»

Neptune a déjà embauché le personnel nécessaire pour une reprise des activités. Les employés sont actuellement en formation dans des locaux loués.

«Nous sommes maintenant 85 personnes à Sherbrooke», a déclaré M. Le Bel.

L'usine de Sherbrooke était la seule usine de production de Neptune. En attendant la reprise des activités dans cette usine, l'entreprise a conclu des accords temporaires avec des tiers pour obtenir de l'huile de krill. Cela lui a permis de maintenir une certaine partie des revenus qu'elle gagnait avant l'incident.

En octobre dernier, Neptune a conclu une entente de fabrication et d'approvisionnement renouvelable de trois ans avec Rimfrost USA. Avec la reprise des activités à l'usine de Sherbrooke, cette entente permettra de diversifier les sources de fabrication et d'approvisionnement de Neptune.