La santé financière des ménages canadiens s'est légèrement améliorée pendant les trois derniers mois de 2013, une évolution qui devrait donner de l'assurance à la Banque du Canada dans le maintien de sa politique de faibles taux d'intérêt.

La valeur nette des ménages du pays a augmenté de 3 % au quatrième trimestre, à 217 000 $, grâce surtout à la solide hausse de 5,9 % de la valeur des actions et des autres avoirs, a indiqué vendredi Statistique Canada.

Dans l'ensemble, la valeur nette nationale a augmenté de 2,7 % pour s'établir à 7700 milliards de dollars au quatrième trimestre, soit 218 500 $ par habitant. Il s'agit d'un gain de 2,5 % par rapport au troisième trimestre.

La dette extérieure nette du pays a quant à elle retraité de 98,1 milliards de dollars, ce qui a fait passer le Canada en position d'actif net de 26,7 milliards de dollars, a affirmé l'agence fédérale.

Certains ont vu des nouvelles encore plus encourageantes dans le fait que les ménages canadiens ont accumulé de la dette au quatrième trimestre au rythme le plus lent depuis 2001, ce qui a fait reculer leur ratio d'endettement de deux dixièmes de point à 164 %.

Cette diminution signifie que les Canadiens ont une dette de 1,64 $ pour chaque dollar de revenu disponible qu'ils gagnent dans un an.

Même si elle reste près de ses niveaux records, cette mesure s'est essentiellement stabilisée, comme la Banque du Canada l'avait prédit, et elle devrait reculer encore davantage si le marché de l'habitation connaît un ralentissement et si les salaires continuent de progresser, comme plusieurs s'y attendent.

Les autres mesures de la santé financière se sont aussi améliorées, la valeur nette ayant atteint un niveau sans précédent grâce à l'augmentation de la valeur des habitations et à de solides marchés boursiers. La valeur du patrimoine a également augmenté, tout comme la proportion d'actifs par rapport à la dette.

«Les Canadiens réduisent leur dépendance face à la dette», a affirmé l'économiste Laura Cooper, de la Banque Royale [[|ticker sym='T.RY'|]].

«Il s'agit de nouvelles particulièrement bonnes pour les législateurs puisque le risque d'endettement des ménages semble diminuer. Le risque demeure, mais le fait qu'il diminue permet de nouveau à la Banque du Canada de chercher à stimuler l'inflation et à combler l'écart de production», a-t-elle ajouté.

Mme Cooper a dit s'attendre à ce que se poursuive la tendance à la modération, alors que se calme le marché de l'habitation et que les Canadiens sont moins nombreux à contracter une hypothèque.

L'économiste en chef de la Banque de Montréal, Douglas Porter, a en outre averti qu'il pourrait être prématuré de crier victoire, faisant remarquer que le taux d'endettement des ménages restait plus élevé qu'il y a un an et qu'il était habituel de voir ce chiffre reculer pendant les mois d'hiver.

«Malgré tout, les résultats d'aujourd'hui devraient être modérément encourageants pour les décideurs, et ils suggèrent que la vision de la Banque du Canada, qui veut que les déséquilibres évoluent de façon constructive, est raisonnable», a-t-il ajouté.