La relâche est une semaine importante cette année pour les investisseurs qui suivent SNC-Lavalin (T.SNC). La direction dévoilera jeudi sa performance financière des mois d'octobre, de novembre et de décembre, ce qui permettra de faire le bilan de l'exercice 2013 du cabinet montréalais de génie-conseil.

Mais surtout, les gestionnaires présenteront leurs prévisions pour 2014, et les investisseurs voudront en savoir davantage sur les plans au sujet de la filiale AltaLink, réseau albertain de transport d'électricité.

Une décision définitive entourant la vente ou une inscription en Bourse d'AltaLink est imminente. Ça pourrait même se faire ce mois-ci.

Après avoir touché, vendredi, le seuil des 50$ en Bourse pour la première fois depuis deux ans, l'action de SNC-Lavalin a cédé 2% hier à Toronto.

L'analyste Yuri Lynk, chez Canaccord/Genuity, continue de croire que le carnet de commandes aura touché un niveau plancher au quatrième trimestre de 2013. C'est d'ailleurs dans l'anticipation d'un rebond éventuel dans le carnet de commandes qu'il a réitéré hier sa recommandation d'achat sur le titre.

Son collègue Frédéric Bastien, chez Raymond James, n'est pas aussi enthousiaste. Il a retiré hier sa recommandation d'achat. «Bien que les perspectives à long terme soient favorables, les investisseurs n'ont rien à gagner en détenant le titre à court terme», dit-il.

Il s'attend à des prévisions «peu inspirantes» jeudi de la part des patrons. Selon lui, la valeur boursière actuelle escompte bien la monétisation à venir des actifs d'AltaLink, et trois impondérables guettent SNC:

1. La capacité à générer des bénéfices

«Les analystes s'attendent en moyenne à ce que les activités d'ingénierie et de construction génèrent des profits de 1,60$ par action en 2015. C'est trop optimiste. Je pense davantage qu'il faut s'attendre à 1,30$ par action. Mes collègues analystes devront réviser leurs calculs, peut-être dès jeudi, après la publication des prévisions de la direction.»

2. Les nombreux changements de chaise

«Je ne condamne aucune des nominations faites par le nouveau PDG, Robert Card. Mais je me demande quel impact ça aura sur l'esprit entrepreneurial qui a longtemps été au coeur de la culture chez SNC, étant donné qu'il y a un nouveau leadership sur le plan éthique qui entre aussi en ligne de compte dans l'entreprise.»

3. AltaLink

«Il y a de l'incertitude entourant ce que SNC fera avec l'argent qui sera dégagé par AltaLink. Je reconnais que SNC doit bonifier ses activités dans le secteur du pétrole et du gaz. Mais je m'inquiète du fait que la société vient peut-être de rater de belles occasions, par exemple Foster Wheeler, qui vient tout juste de trouver un partenaire de danse [en l'occurrence AMEC]. SNC pourrait éventuellement devoir payer trop cher pour bonifier ses activités dans le pétrole et le gaz et ça pourrait venir annuler la valeur créée par AltaLink.»

Les avis de la douzaine d'analystes qui suivent les activités quotidiennes de SNC-Lavalin sont partagés également entre des recommandations d'achat et des recommandations de «conserver».