Vidéotron, le principal câblodistributeur et fournisseur de services d'accès à Internet au Québec, pourrait avoir mis la main sur suffisamment de capacité sans fil lors de la dernière vente aux enchères du spectre pour s'en prendre aux trois principaux fournisseurs canadiens, mais des analystes estiment que Vidéotron est davantage susceptible d'établir un partenariat avec des fournisseurs régionaux pour accroître la portée de son réseau et de ses services.

Vidéotron compte quelque 500 000 abonnés à ses services sans fil, lancés en 2010, et l'entreprise a annoncé mercredi que sa société mère, Québecor [[|ticker sym='T.QBR.B'|]] , avait dépensé 233 millions $ pour des licences offertes aux enchères, non seulement au Québec, mais aussi en Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannique.

Le ministre fédéral de l'Industrie, James Moore, a dit croire que Vidéotron avait la capacité de devenir le quatrième fournisseur national de services sans fil que souhaite Ottawa pour accroître la concurrence et réduire les coûts des consommateurs.

Des analystes avancent toutefois que le peu de visibilité de Vidéotron à l'extérieur du Québec et ce qu'il lui en coûterait pour livrer bataille à Rogers [[|ticker sym='T.RCI.B'|]], Bell [[|ticker sym='T. BCE'|]] et Telus [[|ticker sym='T.T'|]] à l'échelle nationale font de Vidéotron un concurrent improbable.

L'analyste Iain Grant, spécialiste du secteur des télécommunications, voit plutôt le fournisseur québécois devenir partenaire de plus petits joueurs comme Wind Mobile, qui a besoin de davantage de spectre pour étendre son réseau de téléphonie cellulaire, mais qui n'avait pas les moyens de prendre part aux enchères.

Wind compte plus de 650 000 abonnés en Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannique, mais a été mis en vente par son propriétaire.

Vidéotron pourrait également faire équipe avec Eastlink afin de mettre en place un réseau de téléphonie sans fil au Canada atlantique. L'entreprise pourrait aussi se tourner vers Shaw, de Calgary, ou encore la société québécoise Cogeco, a indiqué M. Grant, de SeaBoard Group.

Le chef de la direction de Québecor Média et de Vidéotron, Robert Dépatie, a estimé mercredi que l'entreprise était maintenant bien équipée pour développer son réseau.

«Considérant le déroulement des enchères, Québecor Média ne pouvait passer à côté de l'occasion d'investir dans l'acquisition de licences d'une si grande valeur intrinsèque, ailleurs au Canada», a-t-il affirmé.

«Diverses options s'offrent maintenant à nous afin de maximiser la valeur de notre investissement.»

Le gouvernement fédéral a engrangé 5,27 milliards $ dans le cadre de l'enchère, ce qui constitue le plus gros montant jamais touché par Ottawa lors d'une telle opération.

Le plus gros acheteur a été Rogers Communications, qui a déboursé 3,29 milliards $ pour obtenir 22 licences. Telus a allongé un peu plus de 1,14 milliard $ pour 30 licences, tandis que Bell a payé 565,7 millions $ pour remporter 31 licences.