Québecor serait si intéressée à devenir un fournisseur pancanadien de téléphonie sans fil qu'elle aurait offert 200 millions de dollars pour acheter Mobilicity, selon le quotidien The Globe and Mail.

Vidéotron, le câblodistributeur appartenant à Québecor, ne serait toutefois pas le seul prétendant sur les rangs. Selon le Globe and Mail, Telus serait prête à payer 350 millions pour acheter Mobilicity, qui s'est placée sous la protection de ses créanciers l'automne dernier. Le tribunal ontarien des faillites supervise le processus de vente de Mobilicity, une entreprise fondée dans le cadre des enchères de spectre sans fil de 2008 qui visaient notamment à concurrencer le Big3 des télécoms (Rogers-Bell-Telus).

L'offre de Telus serait plus intéressante sur le plan financier pour les actionnaires, mais son dénouement est aussi plus incertain. Telus a tenté à deux reprises d'acheter Mobilicity depuis un an, mais le gouvernement Harper a bloqué les deux transactions, se basant notamment sur les conditions d'acquisition de spectre sans fil de Mobilicity comme nouveau venu en 2008 (Mobilicity ne pouvait transférer son spectre à un membre du Big3 avant cinq ans). Ces conditions seront échues le mois prochain, mais le gouvernement Harper pourrait être tenté de bloquer une nouvelle fois la transaction.

Québecor et Telus n'ont pas commenté hier le dossier Mobilicity, qui pourrait avoir une incidence sur le résultat des enchères sur le spectre sans fil 700 MHz qui se déroulent actuellement. Si Québecor décide d'acquérir du spectre à l'extérieur du Québec et d'acheter Mobilicity - qui compte environ 180 000 clients à Toronto, Ottawa, Calgary, Edmonton et Vancouver -, l'entreprise dirigée par Robert Depatie deviendrait le quatrième fournisseur national de téléphonie sans fil au pays, derrière Rogers, Bell et Telus. Québecor compte environ 478 000 clients en téléphonie sans fil au Québec.