Une nouvelle étude publiée mercredi affirme que le Québec vit au-dessus de ses moyens.

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L'étude a été réalisée par le Centre sur la productivité et la prospérité (CPP) de HEC Montréal.

Selon cette étude, le niveau de vie progresse difficilement depuis 1981 dans la province, alors que les dépenses publiques ne cessent d'augmenter.

Elle souligne aussi que les Québécois ont un niveau de vie inférieur à celui de la population de plusieurs pays de l'OCDE et de la majorité des provinces canadiennes.

L'étude explique que les Québécois disposent de moins de ressources financières pour répondre à leurs besoins collectifs.

Or, avec le temps, la province s'est tournée vers l'endettement pour combler ce manque de richesse. Cet endettement ne cesse de croître depuis le début des années 2000, selon l'étude.

Le bilan nous apprend qu'en 2012, la somme des dépenses effectuées par les Québécois dépassait leur niveau de vie.

Ainsi, cette année-là, les Québécois ont cumulé, par habitant, des dépenses de consommation des ménages de 26 331$, des dépenses publiques de 10 723$ et des dépenses d'investissement de 10 827$.

Ils accusaient donc un manque à gagner de 3453$ par habitant, ce qui représente 8 pour cent de leur niveau de vie.

La Nouvelle-Écosse, l'Île-du-Prince-Édouard et le Nouveau-Brunswick sont les seules provinces qui affichent un niveau de vie inférieur à celui du Québec.

Le directeur du Centre sur la productivité et la prospérité, Robert Gagné, affirme que le Québec doit augmenter sa productivité et relancer ses exportations s'il ne veut pas devenir la province la plus pauvre du Canada. Il estime qu'en dépensant plus qu'ils gagnent, les Québécois n'ont plus les moyens de leurs ambitions.

M. Gagné a observé que l'État québécois a dû considérablement resserrer son étau fiscal pour demeurer providentiel. Mais selon lui, on ne peut augmenter indéfiniment l'impôt des particuliers et des entreprises sans mettre l'économie en péril.

Il juge ainsi primordial de sonner l'alarme afin d'inciter le gouvernement du Québec à remettre en question ses façons de faire.

L'étude fait ressortir la nécessité pour le Québec de freiner l'expansion de la taille de sa fonction publique, de manière à restreindre la pression de la fiscalité sur son économie.

Elle favorise un recours plus grand à la tarification des services publics et juge risqué d'aspirer à réduire davantage les inégalités sociales.