Les clients de certaines compagnies de câblodistribution pourraient bien faire les frais de l'acquisition de plus en plus coûteuse de contenu télévisuel, selon le président et chef de la direction de Cogeco (T.CGO), Louis Audet.

Ce dernier estime que la conclusion d'ententes comme celle de 12 ans, évaluée à plus de 5 milliards de dollars, entre Rogers, Québecor et la Ligue nationale de hockey pour la diffusion des matchs pourrait bien avoir une influence sur la facture de certains consommateurs.

«Le public canadien se rend compte qu'il en coûte de plus en plus cher pour acquérir les droits et ces coûts sont souvent refilés aux consommateurs», a observé M. Audet, mardi, en conférence téléphonique avant l'assemblée annuelle des actionnaires de Cogeco.

M. Audet a cependant tenté de se montrer rassurant en affirmant que les clients de son entreprise n'avaient pas à s'inquiéter d'une possible augmentation de leur facture, du moins à court terme.

«Nous n'avons pas encore discuté avec les compagnies qui possèdent ces droits, a-t-il précisé. Certaines ententes viennent à échéance au cours des deux prochaines années et nous allons faire ce qu'il faut pour défendre nos clients.»

La télévision a occupé une grande partie des discussions de la conférence destinée aux analystes, puisque la filiale de Cogeco, Cogeco Câble [[|ticker sym='T.CCA'|]], a perdu 7122 clients canadiens en ce qui a trait à la câblodistribution au premier trimestre.

M. Audet a cependant minimisé ce recul du nombre d'abonnés, qui, selon lui, ont tout simplement opté pour une promotion offerte par un des nombreux concurrents de l'entreprise dans ce secteur.

D'autre part, Cogeco a perdu 4418 clients dans le secteur de la téléphonie, ce qui s'explique par la fin d'une promotion «très avantageuse» offerte par l'entreprise au cours du trimestre.

«L'offre était très bien pour quelqu'un qui prenait trois services, a expliqué M. Audet. L'offre a été courte et des clients ont quitté après. Nous en avons tiré une leçon, soit de ne pas recommencer.»

La performance de l'entreprise a cependant a été meilleure du côté d'Internet, avec 6920 clients supplémentaires.

Quant aux résultats financiers, les revenus et les profits de Cogeco ainsi que de sa filiale ont connu une forte croissance au cours du premier trimestre de l'exercice 2014 terminé le 30 novembre dernier.

Le bénéfice net de Cogeco s'est élevé à 56,8 millions, ou 1,38 $ par action. Lors du trimestre correspondant de l'exercice 2013, le bénéfice s'était chiffré à 47,1 millions, ou 1,11 $ par action.

Les revenus ont pour leur part grimpé de 41% par rapport à la période correspondante de l'exercice précédent pour atteindre 517 millions de dollars.

Du côté de Cogeco Câble, les revenus ont progressé de 44,9%, à 475 millions de dollars, comparativement à 327,9 millions à la même période lors de l'exercice précédent.

Le bénéfice net a été de 49,7 millions, ou 1,01 $ par action. À la même période en 2013, il avait été de 42,1 millions, ou 86 cents par action.

M. Audet a par ailleurs indiqué que Cogeco pourrait se tourner vers les États-Unis pour accroître sa taille dans le secteur de la câblodistribution puisqu'il voit peu d'occasions au Canada.

L'entreprise n'écarte pas la possibilité de mettre la main sur une petite compagnie américaine d'ici la fin de l'année après avoir remboursé une partie de sa dette.

En 2012, Cogeco avait acquis le câblodistributeur Atlantic Broadband, établi aux États-Unis, pour 1,36 milliard.

Cogeco Câble est le quatrième câblodistributeur en importance au Canada, notamment grâce à ses parts de marché au Québec ainsi qu'en Ontario. L'entreprise possède également 13 stations de radio au Québec.

Le titre de Cogeco a terminé la séance à la Bourse de Toronto en hausse de 25 cents, à 48,75 $, alors que celui de sa filiale Cogeco Câble a cédé 1,32 $, ou 2,62%, à 49 $.