L'attention médiatique négative à la suite des problèmes rencontrés par le Groupe CGI avec le site internet de la réforme américaine de l'assurance maladie pourrait avoir un impact sur les revenus de l'entreprise aux États-Unis, croit un analyste.

Thanos Moschopoulos, de BMO Marchés des capitaux, estime que les revenus de CGI aux États-Unis devraient reculer de 6 % cette année et de 8 % en 2015.

L'analyste s'attend à ce que les revenus de la firme québécoise tirés de contrats avec le gouvernement américain reculent de 12 %, alors que ceux des autres secteurs devraient demeurer stables cette année avant de fléchir de 3 % l'an prochain.

M. Moschopoulos, qui souligne qu'environ 25 % du chiffre d'affaires de CGI provient des États-Unis, s'attendait auparavant à ce que les revenus de la société informatique au sud de la frontière grimpent de deux pour cent en 2014.

Il prévoyait toutefois un recul de 6 % des revenus américains en 2015.

Vendredi dernier, l'administration Obama a indiqué qu'elle n'allait pas renouveler son contrat avec CGI Federal, la filiale américaine de l'entreprise montréalaise, pour le site web Healthcare.gov, au coeur de la réforme de l'assurance maladie aux États-Unis.

CGI avait de son côté indiqué que les deux parties avaient décidé de ne pas reconduire leur association. Les autorités fédérales américaines vont plutôt signer un contrat avec la firme Accenture.

Divers problèmes avaient empêché des millions d'Américains d'adhérer au nouveau régime de couverture médicale «Obamacare», qui constitue une portion clé de la stratégie du président américain Barack Obama en matière d'assurance pour les soins de santé.

En entrevue, le porte-parole de CGI, Lorne Gorber, a indiqué que l'entreprise avait rassuré ses clients quant à son rôle sur le site Healthcare.gov.

«Nous maintenons que 95 % de notre travail a été livré à temps en plus de respecter les échéanciers, a-t-il dit. Personne dans l'industrie n'aurait pu vraiment faire mieux».

L'entreprise québécoise est également aux prises avec des problèmes similaires dans les États du Massachusetts ainsi que du Vermont en lien avec le développement de sites web.

«Plusieurs médias rapportent que le Vermont et le Massachusetts ont cessé leurs paiements à CGI jusqu'à ce que la situation rentre dans l'ordre», écrit l'analyste.

Selon M. Moschopoulos, les déboires américains de la société informatique n'auront pas un impact majeur sur ses revenus, estimés à près de 10 milliards $.

«(Ce dossier) va cependant contribuer à ternir davantage la réputation de CGI qui a déjà souffert», avance l'analyste de BMO.

Le porte-parole de CGI s'attend à ce que les récents déboires soient abordés lors de l'assemblée des actionnaires, le 30 janvier prochain, même si plusieurs investisseurs ont déjà réitéré leur appui à la société informatique.

M. Moschopoulos a abaissé la cible pour le titre de CGI à 40 $, mais précise que le recul du dollar canadien par rapport à l'euro ainsi qu'au dollar américain explique en partie ses prévisions plus négatives.

«Ce n'est pas clair si CGI a échappé le ballon en ce qui a trait à son mandat, si l'entreprise a servi de bouc émissaire pour ce qui est arrivé ou (si c'est) une combinaison de ces deux éléments», écrit-il.

D'après M. Moschopoulos, le principal défi de CGI sera de trouver de nouvelles sources de revenus alors que ses clients réguliers risquent de se baser sur les performances de l'entreprise québécoise avant de faire appel à ses services.

À la Bourse de Toronto, l'action de CGI a terminé la journée en recul d'un cent, à 34,36 $.