Le groupe japonais de télécommunications SoftBank est décidé à s'emparer du 4e opérateur mobile américain T-Mobile US et est en discussions finales avec la maison-mère de ce dernier, Deutsche Telekom, ont affirmé mercredi plusieurs médias nippons.

Des rumeurs sur ce projet circulaient déjà depuis quelques semaines, mais d'après les journaux et agences de presse japonais un accord pourrait être annoncé prochainement.

Selon les mêmes sources, SoftBank, qui ne souhaite pas commenter ces informations, serait prêt à débourser plus de 20 milliards de dollars pour T-Mobile US via une de ses filiales américaines, l'opérateur Sprint qu'il avait lui aussi acquis pour une somme voisine en juillet dernier.

L'idée serait de fondre dans un même bloc Sprint et T-Mobile US pour former le deuxième plus gros opérateur de services cellulaires du monde en termes de chiffre d'affaires, avec près de 70 milliards de dollars par an, derrière China Mobile (90 milliards).

En nombre d'abonnés, en ajoutant les clients de T-Mobile US à ceux qu'il compte déjà au Japon et aux États-Unis, SoftBank totaliserait quelque 140 millions de personnes.

Aux États-Unis, il talonnerait les 2 premiers que sont AT&T et Verizon Wireless, alors que Sprint est pour le moment loin derrière avec 55 millions de souscripteurs, environ deux fois moins que chacun de ses deux rivaux.

Un rapprochement de Sprint et T-Mobile US, même s'il risque de rencontrer une certaine réticence de la part des autorités américaines de la concurrence, ferait cependant sens sur le plan stratégique, selon des analystes.

SoftBank gagnerait du poids supplémentaire dans les négociations avec les fabricants de mobiles et obtiendrait des tarifs préférentiels pour recruter des abonnés en proposant des rabais alléchants.

SoftBank a déjà prouvé son savoir-faire en la matière au Japon où, depuis le rachat des activités cellulaires nippones du britannique Vodafone en 2006, il tient la dragée haute à ses concurrents locaux que sont NTT Docomo et KDDI.

Le fondateur et patron de SoftBank, Masayoshi Son, est en outre un fin négociateur qui est jusqu'à présent parvenu à convaincre les banques de lui allouer des milliards de dollars, misant sur les liquidités qu'il dégage régulièrement grâce à ses services mobiles au Japon.

M. Son avait en outre reconnu après la difficile acquisition de Sprint (à cause d'une contre-offre d'un rival américain, Dish Network) qu'il avait alors songé à un «plan B» en cas d'échec: il s'agissait déjà de racheter T-Mobile US.