21st Century Fox (ex-News Corp), qui regroupe les actifs de télévision et cinéma du magnat des médias Rupert Murdoch, a vu son bénéfice chuter de 44% au premier trimestre notamment à cause d'investissements dans de nouvelles chaînes et de dépréciations.

Le bénéfice net part du groupe ressort à 1,3 milliard de dollars, soit 33 cents par action à périmètre comparable. Les analystes misaient sur 37 cents en moyenne.

Le chiffre d'affaires a augmenté de 18% à 7,06 milliards de dollars, mieux que les 6,69 milliards anticipés en moyenne par Wall Street. La progression vient en grande partie d'augmentations «de tarifs à travers toutes nos chaînes», à la fois aux États-Unis et à l'international, ont noté les dirigeants lors d'une conférence d'analystes.

21st Century Fox est l'une des deux sociétés nées fin juin de la scission de l'empire médiatique de Rupert Murdoch, avec d'un côté la presse et l'édition (activités qui ont conservé le nom historique News Corp) et de l'autre l'audiovisuel.

La hausse du chiffre d'affaires a été éclipsée par une envolée des dépenses opérationnelles, des frais administratifs et commerciaux, des dépréciations, qui ont entraîné une fonte du bénéfice à périmètre comparable.

En outre, le premier trimestre pâtit d'un effet de comparaison défavorable par rapport au même trimestre de l'année précédente, quand le groupe avait enregistré une recette exceptionnelle de 1,37 milliard de dollars provenant d'une cession.

Investissements pour l'avenir

Les dépréciations ont augmenté de 139 millions de dollars sur un an à cause de la consolidation de Sky Deutschland, et ont également pesé sur le résultat, précise le groupe dans son communiqué.

Il fait aussi valoir qu'un effet de change défavorable a lui aussi pesé sur son bénéfice.

«Au cours de notre premier trimestre en tant que 21st Century Fox, nous avons fortement augmenté les revenus à travers toutes nos activités», malgré «un effet de comparaison défavorable dans les films», a commenté le PDG Rupert Murdoch.

«Les investissements que nous réalisons», y compris le lancement des chaînes FXX et Fox Sports 1, «vont tirer la croissance future», a-t-il ajouté.

Pour les deux nouvelles chaînes, le directeur d'exploitation Chase Carey a toutefois admis lors de la conférence d'analystes que les «taux d'audience avaient été mitigés».

21st Century Fox a également maintenu sa prévision de bénéfice annuel avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissements (EBITDA) à une fourchette comprise entre 6,6 milliards de dollars et 7,0 milliards de dollars.

Les dirigeants du groupe de médias ont maintenu leur confiance dans la filiale de vidéos en flux (streaming) Hulu. «Nous croyons (dans Hulu), nous y avons fait un investissement important. Nous pensons qu'il y a de vraies opportunités dans l'espace numérique pour créer une chose qui puisse être très positive pour nous dans la distribution ainsi qu'une plateforme qui soit en concurrence avec Netflix», ont-ils dit lors de la conférence.

21st Century Fox, NBCUniversal et Disney, les trois propriétaires de Hulu, avaient renoncé cet été à vendre leur filiale et y avaient injecté conjointement 750 millions de dollars afin de soutenir sa croissance.

M. Carey et le directeur financier John Nallen ont reconnu que la situation dans le sud de l'Europe était mauvaise et pesait sur les résultats en termes de comparaison sur un an. «Nous ne pensons pas nécessairement que les choses empirent mais elles ne sont pas forcément là où nous voulons qu'elles soient», ont-ils estimé.

L'action reculait de 0,38% à 33,74 dollars lors des échanges électroniques suivant la fermeture de la séance officielle.