Le magasin en ligne Amazon a séduit Wall Street avec des ventes en forte hausse et des attentes optimistes pour la saison des fêtes, mais il continue à perdre de l'argent, même s'il a réduit sa perte au troisième trimestre.

L'action du groupe s'envolait jeudi à Wall Street à la suite de ces résultats: elle gagnait près de 8% à 358,80 dollars vers 18h30 dans les échanges électroniques suivant la clôture.

Le groupe fondé par le sémillant Jeff Bezos, qui ne cesse de se lancer sur de nouveaux marchés, dont les ventes d'oeuvres d'art, a ramené sa perte à 41 millions de dollars au troisième trimestre, contre 274 millions un an plus tôt, conformément aux prévisions de Wall Street.

Le directeur financier Thomas Szkutak a expliqué lors d'une conférence d'analystes que le groupe continuait «d'investir très fortement» dans ses nouveaux centres de traitement des commandes, pour son développement international, et dans le lancement de nouveaux produits.

«Les investissements des 12 derniers mois ont atteint 4,9 milliards de dollars», a-t-il souligné, ajoutant que «c'est la bonne chose à faire, car il y a beaucoup d'opportunités de long terme à la clé».

Sur les neuf premiers mois de l'année, le groupe affiche toutefois un bénéfice de 34 millions de dollars.

C'est surtout la vigoureuse hausse des ventes du groupe (+24% à 17,1 milliards de dollars) qui a agréablement surpris les analystes de Wall Street, et ce malgré un effet de change défavorable.

«Nous avons été très affairés ces derniers mois», a commenté le fondateur et directeur général d'Amazon Jeff Bezos, citant notamment le lancement «de nouveaux Kindle Fire» et du service de vente d'oeuvres d'Art, ainsi que l'ouverture de nouveaux centres de traitement des commandes.

70 000 saisonniers durant les fêtes

M. Bezos a aussi insisté sur le succès de Prime, une offre qui permet de recevoir les commandes sous deux jours sans frais contre un abonnement annuel, et qui a «gagné des millions de nouveaux adhérents».

Dans un marché des achats par internet «très concurrentiel», et alors qu'Amazon se voit désormais concurrencé par le puissant Wal-Mart, numéro un mondial de la distribution, sur le terrain des livraisons en une journée, M. Szkutak a reconnu que c'est une piste de développement «importante» et une «façon intéressante de gagner de l'argent à terme».

Elle nécessite notamment un réseau étendu de centres de traitement de commandes sur lequel travaille à grands frais le groupe.

Pour le quatrième trimestre, Amazon prévoit des ventes comprises entre 23,5 et 26,5 millions de dollars. Les analystes tablent sur 25,85 milliards en moyenne.

Alors que la saison des fêtes, temps fort annuel du secteur de la distribution, se profile, M. Szkutak a rappelé qu'Amazon allait embaucher 70 000 saisonniers aux États-Unis pour répondre au surcroît de commandes, dont plusieurs milliers devraient être maintenus par la suite.

«Nous voyons une belle progression régulière de la croissance des ventes en Amérique du Nord depuis quatre trimestres (...), nous sommes excités par le trimestre qui s'ouvre et nous sommes prêts à servir les clients pendant une saison des fêtes très chargée», a poursuivi M. Szkutak.

Interrogé sur la concurrence avec le géant Alibaba en Chine, le directeur financier a dit que le marché chinois était suffisamment vaste pour que plusieurs gros magasins en ligne y prospèrent.

«Nous y avons une bonne activité en termes de chiffre d'affaires qui croît», a-t-il conclu.