Le numéro un mondial des microprocesseurs, l'américain Intel, a limité les dégâts au troisième trimestre malgré la crise sur le marché du PC, mais il a pris du retard pour la production d'une nouvelle puce censée l'aider sur le marché mobile.

Le bénéfice net, qui accusait depuis plusieurs trimestre des baisses de plus de 20% sur un an, est ressorti cette fois seulement en léger recul de 0,7% à 2,95 milliards de dollars, selon des résultats publiés mardi.

Le bénéfice par action, qui sert de référence à Wall Street, a même dépassé de 5 cents la prévision moyenne des analystes, à 58 cents.

Quant au chiffre d'affaires, il stagne (+0,2%) à 13,48 milliards de dollars, en ligne avec les attentes du marché mais pour l'entreprise, c'est un soulagement après plusieurs trimestres de recul.

Intel a enregistré «une croissance modeste dans un environnement difficile», a résumé le directeur général, Brian Krzanich, arrivé aux commandes du groupe en mai.

Le fond atteint sur le marché des PC ?

Lors d'une conférence d'analystes, Brian Krzanich a mis la performance trimestrielle du groupe sur le compte de l'élargissement du portefeuille de ses produits. «Nous démarrons le quatrième trimestre avec le portefeuille le plus large de l'histoire d'Intel», a-t-il affirmé.

«Depuis août, nous avons lancé plus de 40 nouveaux produits pour des segments de marché allant des objets connectés aux centres de données, avec une attention croissante portée aux appareils ultra-mobiles et aux systèmes deux en un», hybrides entre ordinateur portable et tablette, a-t-il relevé.

Intel, dont les puces restent très associées au PC, souffre depuis plusieurs trimestres de la crise de ce secteur, cannibalisé par l'essor des appareils mobiles comme les smartphones ou les tablettes informatiques. Son nouveau patron a toutefois affirmé peu après son arrivée avoir fait du mobile «la plus haute priorité».

La division du groupe comprenant les composants pour téléphones intelligents et tablettes a vu son chiffre d'affaires reculer de 9,3% sur un an au troisième trimestre, mais comparé aux trois mois précédent il est en hausse de 13,3%.

Les puces pour serveurs affichent une croissance de 12,2% sur un an et de 6,2% sur un trimestre. Celles pour PC sont en recul de 3,5% sur un an, mais enregistrent une hausse de la même ampleur sur un trimestre.

Le directeur financier, Stacy Smith, a fait état de «tendances positives». «Le marché des PC pour entreprises s'est renforcé au premier trimestre, et le marché grand public aux États-Unis et en Europe semble avoir touché le fond», a-t-il assuré aux analystes.

Retard pour une nouvelle puce

«Les temps difficiles pour les résultats d'Intel n'ont jamais eu meilleure allure», relève le site d'analyse 247wallst.com.

Dans les échanges électroniques suivant la clôture de la séance officielle à la Bourse de New York, l'action Intel perdait malgré tout 2,35% à 22,84 dollars vers 23H00 GMT.

Le cours s'était inscrit dans le vert immédiatement après la publication des chiffres, mais la tendance s'est inversée quand Brian Krzanich a annoncé un retard d'un trimestre pour un nouveau modèle de puce, Broadwell. La production de ce produit moins gourmand en énergie que les modèles Haswell existant, et donc encore mieux adapté aux appareils mobiles, débutera seulement au premier trimestre 2014, a-t-il indiqué.

Intel a en outre livré des prévisions un peu plus prudentes que celles du marché pour le quatrième trimestre entamé début octobre: il table sur un chiffre d'affaires compris entre 13,2 et 14,2 milliards de dollars. Les analystes visaient en moyenne jusqu'ici 14 milliards.