La direction de l'hebdomadaire Courrier international a présenté en comité d'entreprise jeudi un plan de licenciements avec la suppression de 22 postes (équivalents temps plein) sur 79, à la suite de la perte d'un très gros contrat avec la Commission européenne, a expliqué à l'AFP son président Antoine Laporte.

La Commission européenne a décidé d'arrêter son site d'information en dix langues presseurop.eu, dont Courrier international était devenu l'opérateur principal après avoir remporté un appel d'offres pour 5 ans en 2009.

Pour raisons budgétaires, la Commission a renoncé cet été à passer un nouvel appel d'offres, ce qui va priver Courrier International de 2,5 millions d'euros de recettes, sur son chiffre d'affaires annuel d'environ 30 millions, a expliqué M. Laporte.

Pour réaliser presseurop, Courrier employait 11 journalistes dédiés, mais la perte de recettes aura un impact global sur la société, a-t-il précisé, d'où la décision de supprimer 22 postes, davantage que les onze liées au contrat avec la Commission.

Ces licenciements sont prévus pour le début 2014, mais la direction n'a donné aucune précision sur les emplois visés ni sur les conditions de départ.

Comme l'hebdomadaire utilise de nombreux journalistes à temps partiel, ce plan risque d'entraîner le départ d'une trentaine de personnes, a-t-on commenté de source syndicale.

«Nous restons en équilibre positif. Ce plan doit nous permettre d'assurer notre développement face à un marché qui se dégrade et de continuer d'investir dans l'imprimé et le digital», a souligné le président du groupe.

Les ventes au numéro, qui représentent environ un tiers des recettes, affichaient une baisse de 17% fin septembre sur un an mais le nombre d'abonnés est en hausse (120 000 environ) et les abonnés purement numériques atteignent 7.000, soit 40% de hausse en un an, a-t-il ajouté. «Nous avons aussi stabilisé nos recettes publicitaires», a-t-il indiqué, ajoutant qu'il n'était pas question de changer «l'ADN» de Courrier.

Courrier International, qui publie une sélection de la presse internationale, traduite en français, est détenu à 100% par Le Monde. Il y a un an l'hebdomadaire avait augmenté son prix de vente de 20 centimes, à 3,70 EUR.