La Banque mondiale a révisé à la baisse ses prévisions de croissance pour les pays émergents de l'Asie de l'Est en 2013, à 7,1%, et a appelé à des réformes structurelles afin de préserver la croissance à long terme.

En avril, la Banque mondiale tablait encore sur une hausse du produit intérieur brut de la région de 7,8%. La croissance s'est affichée à 7,5% en 2012 et 8,3% en 2011.

Pour 2014 et 2015, la Banque mondiale prévoit une expansion économique de 7,2%. Sans la Chine, les prévisions sont ramenées à 5,2% en 2013 et 5,3% en 2014.

Interrogé sur les répercussions en Asie de la crise budgétaire américaine, Bert Hofman, chef économiste de la Banque mondiale pour l'Asie de l'Est, a estimé que «si l'impasse devait se prolonger, cela pourrait causer des dégâts aussi pour les économies d'Asie de l'Est».

«Pour chaque point de pourcentage de croissance perdue aux États-Unis, nous avons environ un demi-point de pourcentage en moins pour l'Asie de l'Est», a-t-il précisé lors d'une conférence de presse.

Cette région continue d'afficher les taux de croissance les plus élevés du monde, malgré le ralentissement en Chine et un affaiblissement dans les pays dotés d'une classe moyenne, tels que l'Indonésie, la Thaïlande et la Malaisie, souligne la Banque mondiale dans un rapport.

«L'Asie-Pacifique de l'Est continue d'être le moteur de l'économie mondiale, contribuant pour 40% à la croissance du PIB de la planète, plus que toute autre région», déclare Axel van Trotsenburg, vice-président pour l'Asie de l'Est et le Pacifique, dans le communiqué.

«Avec l'accélération de la croissance mondiale, il est temps pour les économies émergentes d'entreprendre des réformes structurelles et de fond pour soutenir la croissance, réduire la pauvreté et améliorer la vie des personnes pauvres et vulnérables», a-t-il ajouté.

La décision de la Réserve fédérale américaine (Fed) de retarder l'arrêt progressif des mesures de soutien à l'économie des États-Unis a ramené la stabilité sur les marchés financiers des pays émergents, qui doivent saisir cette période de calme pour tenter de réduire les risques d'une éventuelle future volatilité, a estimé le chef économiste, Bert Hofman.

Les perspectives d'un arrêt du programme de soutien de la Fed et d'une hausse des taux d'intérêt aux États-Unis avaient incité cet été les capitaux étrangers à quitter les marchés des pays émergents, pour aller vers les États-Unis, provoquant notamment une forte baisse des devises émergentes.

«Réduire la dépendance sur la dette à court terme et libellée en devises étrangères, accepter un taux de change plus faible lorsque la croissance est inférieure au potentiel et créer des protections permettant de répondre aux changements des conditions de liquidités sont parmi les moyens qui peuvent aider les pays à se préparer», selon M. Hofman.

«Des réformes structurelles qui donneront aux personnes l'occasion de partager les gains du progrès sont la clé pour une croissance future», a ajouté le chef économiste.