L'économie canadienne a connu en juillet un de ses meilleurs mois de l'année en rebondissant fortement à la suite de sa décevante performance de juin, et elle se trouve maintenant en bonne position pour effectuer une croissance modérée.

Le produit intérieur brut a avancé de 0,6 % au cours du mois de juillet, a indiqué lundi Statistique Canada, effaçant du coup le recul d'un demi-point encaissé en juin, lequel avait été largement attribuable à la grève de la construction au Québec et aux inondations en Alberta.

Le rebond - un des plus importants depuis la récession - était supérieur d'un dixième de point à celui attendu par les économistes et il pave la voie à un meilleur troisième trimestre.

Des analystes ont noté que même si cette accélération n'était probablement pas en mesure d'atteindre le niveau de croissance de 3,8 % prédit par la Banque du Canada pour le troisième trimestre, elle devrait permettre de plus que doubler la croissance de 1,7 % enregistrée pour le deuxième trimestre.

«Cela annule l'acidité des derniers mois, mais nous l'avions vu venir de plusieurs façons», a indiqué l'économiste en chef de la Banque de Montréal, Doug Porter.

«La meilleure façon de voir cela est de faire une moyenne pour les deux mois, alors lorsqu'on regarde cela sans tout le bruit (des facteurs temporaires), nous avons toujours affaire à une économie qui croît d'environ 1,5 à 2,0 % sur une base annualisée.»

Jimmy Jean, analyste pour Desjardins Marchés des capitaux, est du même avis, et croit que la Banque du Canada ne modifiera pas de sitôt sa politique monétaire à cause des données sur le PIB.

«Nous continuons de croire que la première hausse (des taux d'intérêt) n'aura pas lieu avant le printemps 2015», a-t-il prédit.

Le rapport publié lundi faisait état de solides performances pour la plupart des secteurs de l'économie. La production de biens a avancé de 1,2 % en juillet, tirée vers le haut par les gains des secteurs de la construction, de la fabrication, de l'extraction minière et de l'extraction pétrolière et gazière.

Les secteurs des services publics et de l'agriculture et de la foresterie ont reculé.

Les industries productrices de services ont progressé de 0,3 % en juillet, la plus grande partie des grands groupes industriels ayant pris de l'expansion.

Des gains notables ont été enregistrés par les secteurs des commerces de gros et de détail, celui de la finance et des assurances, ainsi que celui des arts et des spectacles.

Le secteur public, qui regroupe les services d'enseignement, de la santé et les administrations publiques, est resté inchangé.