Le numéro un mondial des biotechnologies, l'américain Amgen, va racheter son concurrent et compatriote Onyx Pharmaceuticals pour 10,4 milliards de dollars, accélérant le mouvement de consolidation dans le secteur de la pharmacie.

Après des mois de négociations, la firme de Thousand Oaks, en Californie (ouest), est finalement parvenue à convaincre Onyx, spécialisé dans les médicaments anti-cancéreux, en déboursant 124$ par action en numéraire, ont annoncé dimanche les deux groupes dans un communiqué commun.

Amgen aura donc dû relever de 4$ par action sa précédente offre de rachat que la firme de San Francisco avait jugée insuffisante en juin, tout en disant à la recherche d'un acquéreur.

«Nous pensons qu'Agmen est idéalement calibré pour exploiter au maximum le potentiel des produits et du réseau d'Onyx au bénéfice des médecins et des patients», a déclaré Robert Bradway, le président d'Amgen, cité dans le communiqué.

La transaction devrait être achevée au «début du quatrième trimestre», sous réserve de l'approbation des régulateurs américains, selon le communiqué.

Amgen, qui a affiché un chiffre d'affaires en hausse de 5% au deuxième trimestre à 4,68 milliards, précise qu'elle financera l'acquisition en empruntant 8,1 milliards et en puisant dans sa trésorerie pour le montant restant de 2,3 milliards.

Ce rachat devrait notamment permettre à ce leader mondial et à ses quelque 20 000 employés dans le monde de s'emparer du Kyprolis, un traitement prometteur du cancer du sang développé par Onyx et qui a reçu l'agrément des autorités américaines en 2012.

Dans le communiqué, Amgen affirme ainsi vouloir utiliser son «expérience» et ses «capacités» dans la cancérologie pour soutenir le développement du Kyprolis et exploiter son potentiel «aux États-Unis et dans le reste du monde».

Cité dans le communiqué, le président d'Onyx, Tony Coles, a, lui, assuré s'être livré à un examen «approfondi et minutieux» avant de conclure que l'offre de rachat valorisait «au maximum» son entreprise et permettrait d'«étendre» son potentiel commercial en ouvrant de nouveaux marchés.

Les actionnaires de cette entreprise de quelque 900 salariés devraient également en profiter et réaliser une belle plus-value. À la clôture vendredi à New York, l'action Onyx avait clos en baisse de 0,54% à 116,96$.

Cette transaction, déflorée dès samedi par plusieurs médias américains, vient s'ajouter à une vague de vastes fusions-acquisitions qui a déferlé sur le secteur au cours des derniers mois, particulièrement en Amérique du Nord.

Fin juillet, le groupe pharmaceutique américain Perrigo a mis 8,6 milliards sur la table pour s'emparer de la société irlandaise de biotechnologie Elan, qui avait bataillé pendant des mois contre l'offre hostile de Royalty Pharma.

En juin, l'américain Johnson and Johnson avait lui annoncé l'acquisition de son concurrent Aragon Pharmaceuticals, spécialisé dans le traitement des cancers d'origine hormonale, pour un montant pouvant atteindre un milliard de dollars.

Quelques mois plus tôt, en mai, le canadien Valeant s'était imposé comme un géant du secteur ophtalmologique avec le rachat de l'américain Bausch & Lomb pour 8,7 milliards.

Et en avril, le fabricant américain d'équipements de laboratoires Thermo Fisher Scientific avait déboursé 13,6 milliards pour acquérir la société Life Technologies et donner naissance à un géant mondial des biotechnologies.