Le BlackBerry Q5, le plus récent téléphone intelligent fonctionnant sous le nouveau système d'exploitation du fabricant ontarien, a été lancé mardi au Canada, alors que l'avenir de BlackBerry (T.BB) est plus incertain que jamais et que son action connaît un regain de vigueur.

Le titre de la société de Waterloo a pris mardi 19 cents pour clôturer à 11,32 $ à la Bourse de Toronto. Il a cependant affiché plus tôt dans la séance un gain de plus de 10 pour cent, atteignant 12,59 $.

L'action de BlackBerry s'est mise à prendre du mieux après que la société eut annoncé, lundi matin, qu'elle étudiait diverses «alternatives stratégiques» quant à son avenir.

Selon l'analyste Todd Coupland, de la Banque CIBC, l'action de BlackBerry pourrait valoir jusqu'à 20 $ dans un scénario de prise de contrôle.

L'acheteur éventuel pourrait être une autre société de téléphonie mobile comme Apple ou Samsung, une entreprise voulant croître dans le marché du sans-fil comme Amazon, Dell ou HP, ou encore une société qui perçoit le service de messagerie de BlackBerry comme un outil pour médias sociaux, comme Facebook.

«Une autre option envisageable serait de privatiser le capital de BlackBerry», a écrit M. Coupland dans une note de recherche. «(Le chef de la direction de Fairfax Financial) Prem Watsa, qui détient environ 11% des actions de BlackBerry, pourrait très sérieusement envisager de se joindre à une offre pour fermer le capital de BlackBerry.

Parmi les firmes de capital-investissement qui pourraient être intéressées se trouvent Silver Lake Partners et l'Office d'investissement du Régime de pensions du Canada, et il y en a sûrement d'autres.»

M. Watsa a démissionné lundi du conseil d'administration de BlackBerry en raison d'un potentiel conflit d'intérêt, ce qui permet de croire que la firme pourrait effectivement être intéressée.

Prem Watsa s'était joint au conseil de BlackBerry au début 2012, alors que l'entreprise se réorganisait à la suite du départ de ses co-chefs de la direction et que Thorsten Heins en prenait les rênes.

La révision stratégique de BlackBerry sera dirigée par Timothy Dattels, qui s'est joint au conseil d'administration de la société l'an dernier et est un partenaire principal chez TPG Capital, une des plus grandes firmes de capital-investissement au monde.

Le fondateur de BlackBerry, Mike Lazaridis, sera aussi du processus, puisqu'il détient toujours 5,7% des actions en circulation de la société.

Cependant, l'ancien co-chef de la direction Jim Balsillie - qui, tout comme M. Lazaridis, a joué un important rôle dans l'histoire de BlackBerry - a vendu l'an dernier sa participation dans l'entreprise, d'après des documents réglementaires.

Le BlackBerry Q5 - qui fait suite au modèle Q10 avec clavier physique et au Z10 à écran tactile, deux appareils lancés plus tôt cette année - était déjà en vente dans d'autres pays mais pas au Canada.

Le téléphone Q5 a initialement été conçu pour l'Europe, le Moyen-Orient, l'Afrique, l'Asie et l'Amérique latine, mais la société a récemment décidé d'ajouter le Canada à cette liste.

La première ronde de téléphones BlackBerry 10 - le Z10 et le Q10 - a éprouvé des difficultés face aux plus récents appareils iPhone d'Apple et aux téléphones fonctionnant sous le système d'exploitation Android de Google.

Les ventes n'ont pas décollé autant que souhaité et les chiffres à ce sujet ont été plutôt tièdes.

Par ailleurs, depuis son arrivée sur le marché le mois dernier, le Q5 a fait l'objet de décevantes critiques et les données sur ses ventes - bien que non officielles - n'ont pas été à la hauteur des attentes.