Les activités audiovisuelles du magnat des médias Rupert Murdoch, qui publiaient mardi pour la première fois leurs résultats de manière indépendante, ont fait état d'une forte croissance annuelle, soutenue par des éléments exceptionnels et les réseaux de télévision câblée.
La société 21st Century Fox a dégagé sur l'exercice clos fin juin un bénéfice net de 7,1 milliards de dollars, sextuplé comparé à l'année précédente, en dépit d'une perte de 371 millions de dollars au dernier trimestre.
Le chiffre d'affaires affiche pour sa part une hausse de 10% à 27,7 milliards de dollars sur l'ensemble de l'année, et même 16% à 7,2 milliards au dernier trimestre où la croissance a dépassé les attentes. Elle est à mettre pour moitié sur le compte des chaînes de télévision câblées et des studios de cinéma, le reste correspondant à la première consolidation de la chaîne à péage allemande Sky Deutschland, précise le communiqué du groupe.
Rupert Murdoch vient de séparer en deux son empire médiatique. Les activités de presse et d'édition, éclaboussées par un scandale d'écoutes illégales, ont pris leur indépendance et conservé le nom News Corp, tandis que 21st Century Fox conserve les chaînes de télévision (Fox, Sky) et les studios de cinéma (20th Century Fox).
Même si la scission n'a eu lieu qu'à la fin de l'exercice fiscal, les résultats publiés mardi reflètent uniquement les performances des activités audiovisuelles.
Les fortes variations enregistrées au niveau du résultat net résultent en partie de cessions et acquisitions. Le groupe est passé au-dessus de 50% de Sky Deutschland, mais a aussi vendu plusieurs participations, notamment dans la société de logiciels pour téléviseurs NDS.
En tenant compte des seules activités poursuivies, le bénéfice annuel a doublé à 6,82 milliards de dollars et le groupe est également bénéficiaire au dernier trimestre, de 977 millions de dollars (+64%).
Le bénéfice par action ajusté des éléments exceptionnels, la référence aux États-Unis, s'avère malgré tout un peu décevant: il atteint 1,36 dollar, dont 31 cents au quatrième trimestre. Les analystes espéraient en moyenne respectivement 4 et 3 cents supplémentaires.
Renforcement dans le sport
«La société n'a pas seulement enregistré une forte croissance des bénéfices et des revenus, emmenée par nos activités télévisées, nous nous sommes aussi positionnés pour des succès futurs avec des investissements stratégiques», a fait valoir Rupert Murdoch, qui occupe le poste de PDG.
Outre la montée au capital de Sky Deutschland, le groupe s'est renforcé dans le sport, avec le lancement d'une nouvelle chaîne spécialisée (Fox Sports 1) et le rachat de chaînes locales comme SportsTimeOhio, qui a les droits de l'équipe de baseball de Cleveland (les «Indians»), ou du réseau Yes qui diffuse les matchs de celle des «Yankees» de New York.
Les réseaux sportifs régionaux ont contribué, avec la chaîne d'informations Fox News, à une forte croissance des réseaux câblés, dont le chiffre d'affaires annuel a bondi de 17% et le bénéfice d'exploitation de 18%. Les recettes publicitaires aux États-Unis ont notamment progressé de 6%.
La situation est moins brillante pour les chaînes traditionnelles comme Fox, dont les recettes publicitaires ont reculé de 7% suite aux mauvaises audiences d'émissions comme X-Factor ou American Idol. Leur chiffre d'affaires a progressé de seulement 1% et leur bénéfice opérationnel de 8%.
Les résultats des chaînes satellitaires sont aussi mitigés: le chiffre d'affaires a progressé de 19% mais le bénéfice reculé de 30%, l'intégration de Sky Deutschland ne compensant pas totalement l'augmentation des coûts de programmation de Sky Italia, notamment pour le sport.
Les studios de cinéma ont vu leur bénéfice stagner et leur chiffre d'affaires progresser de seulement 3%, malgré une performance mondiale jugée «solide» tant pour les entrées en salles que les droits télévisés pour le film d'animation «L'âge de glace, la dérive des continents».
Dans les échanges électroniques suivant la clôture de Wall Street, l'action gagnait 3,27% à 32,25 dollars vers 22H00 GMT.