Le numéro un mondial de la pharmacie Pfizer (PFE) a annoncé lundi qu'il réorganisait ses activités commerciales en trois grandes unités, poursuivant sa mue en vue de potentielles nouvelles scissions, quelques mois après s'être séparé de sa division de soins vétérinaires.

L'une des nouvelles unités sera focalisée sur ses nombreux médicaments portant sur une multitude de domaines thérapeutiques qui bénéficient d'une exclusivité de leurs droits «au-delà de 2015». Elle sera dirigée par Geno Germano, actuel président de la division de soins spécialisés et de l'oncologie.

Le second segment comprendra «les vaccins, l'oncologie et les soins de grande consommation», et sera dirigé par Amy Schulman, qui supervise déjà cette dernière division pour l'ensemble du groupe, en plus de ses fonctions de directrice juridique.

La troisième unité concernera les produits matures ou génériques, soit déjà tombés dans le domaine public à l'instar du Lipitor avec la production de génériques maison, soit ceux qui doivent perdre leur brevet d'ici 2015 dans la plupart de leurs marchés. Il sera dirigé par John Young, qui dirigeait jusqu'alors les soins essentiels (primary care) chez Pfizer.

Outre ses divisions administratives et de recherche, Pfizer était jusqu'alors organisé autour de plusieurs centres de profits: soins spécialisés et oncologie, soins de grande consommation, les soins essentiels (primary care), pays émergents et produits matures ou encore stratégie et opérations commerciales internationales.

«Cela représente la prochaine étape du voyage de Pfizer pour revitaliser nos activités centrales d'innovation, renforcer la valeur ajoutée de nos produits grands publics et tombés dans le domaine public, et pour maximiser l'utilisation de notre capital afin de créer de la valeur ajoutée pour Pfizer et nos actionnaires», a commenté le PDG Ian Read, cité dans le communiqué.

L'action de Pfizer, qui publiera mardi ses résultats du deuxième trimestre, a pris 0,58 % à 29,54 dollars lundi.

Pour les analystes, le groupe new-yorkais met ainsi en place les fondements pour de possibles futures scissions, après celle de sa division de santé animale cette année et la vente de ses laits infantiles à Nestlé pour 11,85 milliards de dollars l'an dernier.

«Pfizer va de l'avant vers des scissions attendues», a commenté la banque Morgan Stanley dans une note, ajoutant que la réorganisation annoncée lundi «ne devrait pas surprendre les investisseurs alors que des projets de séparer les activités «innovantes» ou «bon marché» ont été déjà discutés» par les dirigeants du groupe.

Le site d'analystes 247wallst.com estimait pour sa part que «chaque fois qu'on voit d'énormes restructurations dans une grande entreprise, la première chose qui vient à l'esprit est de savoir si le groupe envisage de se démanteler totalement».

«C'est ce qu'on ne peut s'empêcher de penser à propos de Pfizer. (...) Ce qui est sûr, c'est que Pfizer a l'air de vouloir créer une entreprise de soins établis et génériques séparée de ses projets critiques de recherche et développement et de développement de futurs médicaments», ajoute le site.

Pfizer a annoncé en juin qu'il était complètement sorti du capital de son ex-filiale de santé animale Zoetis, introduite en Bourse en février. Il avait alors abaissé ses prévisions de résultats pour le deuxième trimestre.

Les changements hiérarchiques prendront effet au premier janvier. Chacune des nouvelles divisions inclura les marchés développés et émergents, précise Pfizer.

À partir du premier trimestre 2014, Pfizer fournira un bilan pour chacune de ces nouvelles unités dans ses résultats, donnant ainsi aux investisseurs la possibilité d'évaluer leur rentabilité.