Le groupe japonais de télécommunications SoftBank a annoncé jeudi avoir bouclé le rachat du troisième opérateur américain de services mobiles, Sprint Nextel, une transaction qui le hisse ainsi parmi les géants mondiaux du secteur.

SoftBank a déboursé 21,6 milliards de dollars pour s'emparer de 78% de Sprint et devenir ainsi l'un des plus importants acteurs mondiaux du secteur des télécommunications cellulaires.

Par cette opération, le milliardaire Masayoshi Son, fondateur et patron de SoftBank, réalise un rêve: devenir un grand du marché américain, «à ses yeux le plus avancé et le plus riche du monde», celui aussi où vont naître, dit-il, les plus importantes innovations.

Il prévoit pour Sprint des investissements conséquents (16 milliards en deux ans) afin d'optimiser le réseau (passage à la norme LTE), et escompte de fortes économies de frais de fonctionnement (2 à 3 milliards par an), selon les informations données récemment lors d'une entrevue au quotidien économique japonais Nikkei.

SoftBank et Sprint vont constituer un ensemble puissant qui, d'après M. Son, sera le plus important client des équipementiers, ce qui devrait lui permettre de bénéficier de tarifs négociés à son avantage tant pour les matériels des réseaux que pour les terminaux.

SoftBank avait annoncé en octobre dernier son intention de racheter Sprint Nextel, mais les démarches ont été longues. Entre-temps, il a dû faire face à un rival, le gérant de bouquet de télé par satellite américain Dish Network, qui avait déposé une offre supérieure pour s'emparer de Sprint. Mais Dish a finalement renoncé.

SoftBank a cependant dû relever son offre (+1,5 milliard de dollars) pour gagner le morceau.

Sprint a lui-même été forcé de se battre pour pouvoir acheter le fournisseur d'accès à internet Clearwire qui possède aux États-Unis des bandes de fréquences considérées comme un atout stratégique.