Un dirigeant de la Banque centrale américaine (Fed) a estimé vendredi que l'annonce faite par le président de l'institution Ben Bernanke d'une possible réduction cette année des injections de liquidités dans le circuit financier avait été «inopportune».

James Bullard, président de la banque de réserve fédérale de Saint-Louis, dans le Missouri et membre votant du Comité de politique monétaire (FOMC), a estimé dans un communiqué que «la décision du Comité d'autoriser le président à exposer une feuille de route précise de la réduction des achats d'actifs était inopportune».

Il affirme qu'«une approche plus prudente aurait été d'attendre des signes plus tangibles d'un renforcement de l'économie (...) avant de faire une telle annonce».

M. Bullard est l'un des deux membres du FOMC à avoir voté mercredi contre la décision de ses pairs d'annoncer que la Fed était prête réduire sa politique ultra-accommodante dès cette année si la reprise de l'économie américaine se confirmait.

Wall Street a connu sa pire séance de l'année jeudi après l'évocation par la banque centrale américaine la veille de ce possible ralentissement de son soutien massif à l'économie.

Depuis le début de l'année, la Fed dépense 85 milliards par mois en bons du Trésor et titres hypothécaires pour peser sur les taux d'intérêts à la baisse et favoriser la croissance.

Mais M. Bernanke a annoncé que cette manne pourrait être réduite dès cette année et cesser au milieu de l'année prochaine compte tenu de l'évolution du chômage et de l'inflation.

M. Bullard se dit inquiet du bas niveau de l'inflation aux États-Unis et estime que la Réserve fédérale «doit défendre son objectif d'inflation quand celle-ci se situe en dessous de cet objectif aussi bien qu'au dessus».

L'indice des prix associés aux dépenses de consommation des ménages (PCE) «est en dessous de 1%», s'alarme M. Bullard.

«Le Comité monétaire aurait dû signaler plus fortement sa volonté de défendre son objectif d'inflation de 2%», ajoute-t-il.