Le géant informatique américain Apple prend des distances avec son fournisseur taïwanais Foxconn, qui a fabriqué ces dernières années la majeure partie des iPhones et iPads dans le monde, et a désormais aussi recours à un rival, Pegatron, affirme le Wall Street Journal.

Pegatron, une société moins connue également originaire de Taïwan, sera le principal assembleur de l'iPhone à bas prix qui devrait être lancé plus tard cette année, a ajouté le quotidien financier mercredi dans un article sur son site internet.

Selon des sources proches du dossier citée par le Wall Street Journal, le changement obéit à des raisons stratégiques: diminuer les risques d'approvisionnement en diversifiant les fournisseurs, à la suite de problèmes de fabrication par Foxconn sur l'iPhone 5, qui se sont traduits par des éraflures sur le boîtier métallique.

Apple veut aussi élargir sa gamme de produits face à une concurrence accrue de la part du coréen Samsung, entre autres.

Pegatron est aussi disposé à accepter des marges de profit plus faibles, selon les analystes.

Les économies d'échelles que Foxconn pouvait réaliser grâce aux quantités qu'il produisait ont été partiellement éclipsées par les investissements qu'il a dû réaliser pour améliorer la rémunération et les conditions de travail de ses employés, après une série de suicides et d'accidents très médiatisés ces dernières années.

Suicides

Trois salariés d'une usine de Foxconn en Chine ont encore mis fin à leurs jours en moins de trois semaines depuis fin avril, en se précipitant dans le vide, selon une agence de presse officielle et une organisation de défense des ouvriers chinois.

Selon les organisations de défense des droits des travailleurs, depuis 2010, 13 salariés de Foxconn au total se sont suicidés à cause des dures conditions de travail imposées par le fournisseur, qui assemble aussi des produits pour Sony et Nokia et emploie 1,2 million de personnes en Chine.

Pegatron a pour sa part eu à faire face à une explosion en 2011 dans une usine, ce qui s'est traduit par des dizaines d'ouvriers blessés, mais elle n'a pas reçu la même attention médiatique, rappelle le Wall Street Journal.