La réduction des taux d'intérêt et la mise en circulation de devises ont peut-être évité une catastrophe à l'économie mondiale, mais le retrait de ces mesures de politique monétaire n'est pas sans risque

C'est ce que soutient la Banque du Canada dans un document rendu public jeudi.

Dans leur analyse, faite dans le cadre de la revue trimestrielle de la banque centrale, les économistes Eric Santor et Lena Suchanek affirment que les efforts faits afin de stimuler l'économie durant la récession de 2008-09 semblent avoir porté leurs fruits.

Ils ajoutent cependant que la situation demeure risquée.

Mme Suchanek et M. Santor ont écrit qu'«un désengagement prématuré nuirait à la reprise, alors qu'un dénouement trop lent de ces mesures entraînerait un excès de liquidité et alimenterait les tensions inflationnistes».

Afin que la stratégie de sortie soit un succès, les communications et les orientations devront «impérativement» être claires, ont-ils ajouté.

Les deux spécialistes ont également clairement indiqué que les succès obtenus jusqu'à présent n'avaient pas été sans coûts - essentiellement en punissant les épargnants en faisant chuter les taux d'intérêt et les rendements des placements sûrs comme les obligations du gouvernement.

Le document semble viser davantage les banques centrales des économies durement touchées comme l'Europe, le Japon et les États-Unis, qui ont largement augmenté leurs liquidités en circulation au moyen d'une politique connue sous le nom d'assouplissement quantitatif.

La Banque du Canada n'a pas mis en application cette politique.

Elle a toutefois réduit les taux d'intérêt à presque zéro en 2009, et elle maintient son taux du financement à un jour à un niveau très peu élevé d'un pour cent.