Rogers Communication demande au CRTC de forcer Bell à vendre les services de télévision payante en anglais d'Astral avant de permettre la transaction de 3,4 milliards de dollars.

Rogers [[|ticker sym='T.RCI.B'|]] a aussi admis lors des audiences du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) que le cas échéant, elle envisagerait la possibilité d'acquérir d'Astral la chaîne Movie Network.

L'organisme réglementaire fédéral avait déjà refusé une première tentative d'achat d'Astral par Bell.

Les deux entreprises cherchent maintenant à faire approuver une nouvelle entente qui prévoit la vente par Bell [[|ticker sym='T.BCE'|]] de chaînes spécialisées de langue anglaise d'Astral et l'une de ses chaînes anglophones de télévision payante. Bell conserverait tout de même huit chaînes d'Astral, dont le Movie Network.

Rogers affirme que le Movie Network et le Movie Network Encore sont «les joyaux de la couronne d'Astral», et que leur acquisition donnerait à Bell trop de pouvoirs pour négocier leur contenu sur les plateformes mobiles et traditionnelles.

Rogers prétend que Bell imposera des conditions financières pour rendre plus difficile l'accès aux films ou émissions de ses services de télévision payante de langue anglaise, et que cela les rendra ultimement plus chers pour les clients.

Lors de la précédente ronde d'audiences, Rogers avait également demandé au CRTC de forcer Bell à vendre ses services de télévision payante anglophone, mais n'avait pas déclaré, à l'époque, qu'il serait intéressé à les acheter.

Bell et Astral ont également affirmé que la fusion des deux compagnies leur permettrait de mieux faire concurrence à des entreprises telles que Netflix.

Rogers a répliqué que la plupart des grands distributeurs télé canadiens offriront une forme ou une autre de concurrence à Netflix.

«Je crois que vous n'avez pas besoin d'approuver la transaction sous sa forme actuelle afin d'avoir ce genre de concurrence sur le marché», a déclaré Dave Purdy, vice-président des produits de télévision numérique.

«Nous envisageons certainement d'offrir nos propres services d'abonnement qui feront concurrence à Netflix», a déclaré M. Purdy devant le CRTC.

Telus, qui ne possède aucune station de télévision ou de radio, a réitéré mardi son opposition à la transaction.

Au dire de la compagnie, si Rogers pouvait acheter The Movie Network, l'entreprise serait quand même loin d'obtenir la même influence que Bell dans l'éventualité de l'acquisition de The Movie Network et d'autres biens d'Astral.

En cas d'acceptation de la nouvelle proposition, Telus réclame au CRTC un renforcement du code utilisé par l'industrie pour les questions de contenus et de négociations commerciales.

Si la nouvelle entente est approuvée, Bell conserverait 12 chaînes de télé, dont Super Écran, Canal Vie, Canal D, The Movie Network et HBO Canada, ainsi que 74 stations locales de radio, dont les réseaux NRJ, Rouge FM et Boom FM au Québec.

Par ailleurs, Bell vendrait à Corus, pour 400 millions de dollars, sept chaînes de télé en copropriété, dont Teletoon, Historia et Séries +, et, au plus offrant, six stations de télévision, dont Musimax et MusiquePlus, et huit stations locales de radio de langue anglaise.

Le géant des télécommunications s'engage aussi à maintenir les activités de toutes les stations de télévision locale, et prévoit augmenter d'au moins 25 pour cent le temps d'antenne d'artistes canadiens émergents dans les stations de radio qui diffusent de la musique.