Les profits du groupe de médias américain Washington Post (WPO) ont fondu de 85% au premier trimestre par rapport à la même période l'année dernière, plafonnant à 4,7 millions de dollars réalisés grâce aux gains dans la télévision qui ont compensé les pertes de la presse écrite.

Les résultats publiés vendredi montrent une perte opérationnelle de 34,5 millions de dollars dans la presse écrite, tandis que la télévision par câble a engrangé 36,6 millions de bénéfice opérationnel et la télévision hertzienne - une poignée de chaînes locales - quelque 35,3 millions.

Le chiffre d'affaires du groupe s'est maintenu en revanche à un niveau stable, à 959 millions de dollars. Sur ce total, les journaux ont vu leur chiffre d'affaires baisser de 4% à 127,3 millions, avec des revenus publicitaires qui accusent une baisse de 8%.

Lot de consolation côté presse: la hausse de 8% du chiffre d'affaires des activités en ligne, notamment du site washingtonpost.com et de Slate, dopé par une augmentation des revenus publicitaires.

Le tirage du titre phare, le Washington Post, s'est encore effrité de 7,2% sur l'année écoulée, à 457 100 exemplaires par jour, et 659 500 pour l'édition du dimanche (-7,7%).

Le Washington Post a dû mettre de côté quelque 20 millions de dollars pour un plan de départs volontaires à la retraite. Pour se ressaisir, le quotidien de la capitale américaine compte instaurer dans l'année un système payant pour l'accès de son contenu en ligne.

Il est jusqu'à présent l'un des derniers journaux américains d'envergure à offrir son contenu entièrement gratuitement, d'autres titres majeurs comme le Wall Street Journal et le New York Times ayant déjà adopté des systèmes de péage. Sur le même modèle, le «Post» devrait prochainement faire payer les lecteurs après 20 articles ou éléments de contenu multimédia consultés par mois.

Le prestigieux journal, situé en plein centre de Washington, envisage de revendre son siège social pour un emplacement de moindre valeur.