Les ventes au détail au Canada ont affiché en janvier une plus importante hausse que prévu, mais les économistes sont restés prudents puisqu'ils ont noté que les gains étaient surtout attribuables à des hausses de prix, et non à une croissance des volumes.

Les ventes au détail du premier mois de l'année ont grimpé de 1 % pour totaliser 38,9 milliards $, après avoir reculé en décembre, a indiqué jeudi Statistique Canada. Les meilleures ventes des concessionnaires de véhicules et de pièces automobiles ont alimenté cette croissance.

Les économistes attendaient en moyenne une croissance de 0,9 % des ventes.

«Les ventes de détail de janvier - tant dans l'ensemble qu'en excluant les automobiles - étaient supérieures aux attentes», a écrit l'économiste en chef de la Banque HSBC Canada, David Watt, dans un rapport.

«Cependant, les révisions à la baisse des chiffres des mois précédents et le fait que les ventes soient demeurées stables en tenant compte des variations de prix limitent l'enthousiasme pour le rapport.»

Si la confiance des consommateurs a progressé au cours du mois, elle n'a pas entraîné de hausse des dépenses, a noté M. Watt. «Les chiffres d'ensemble sur les ventes au détail donnent l'impression que l'environnement des consommateurs canadiens sera solide en 2013. Cependant, en tenant compte des volumes stables, ces données favorisent une interprétation plus prudente du rapport», a-t-il expliqué.

Les données sur les ventes de détail en janvier font suite aux chiffres décevants qui avaient été publiés pour la saison du magasinage des Fêtes. Dans son ensemble, l'économie canadienne avait connu une fin de 2012 plutôt décevante.

Le produit intérieur brut - qui tient compte de l'inflation - n'a progressé que d'un maigre 0,6 % au quatrième trimestre, après avoir grimpé de 0,7 % au troisième. Sur l'ensemble de l'année, l'économie a crû de 1,8 %.

Statistique Canada a fait état jeudi de gains dans 7 des 11 sous-secteurs du détail, qui représentent 52 % de tout le commerce de détail.

Les ventes des marchands de véhicules automobiles et de leurs pièces ont progressé de 2,8 % en janvier, ce qui a partiellement compensé leur chute de 6,5 % de décembre. Les stations-service ont affiché la plus importante baisse du mois, soit 1,4 %. Il s'agissait pour elles d'un troisième recul mensuel consécutif des ventes.

Selon l'économiste Benjamin Reitzes, de la Banque de Montréal, certaines données préliminaires permettent de croire que les ventes d'automobiles ont diminué en février, ce qui voudrait dire que le rebond de ce secteur ne sera vraisemblablement pas soutenu.

«Même si les données semblent bonnes dans l'ensemble, tous les gains ont été causés par des hausses de prix et les volumes sont restés stables», a-t-il, lui aussi, noté dans un rapport.

«En tenant compte des récents gains des volumes du commerce de gros et de la légère baisse du secteur de la fabrication, le PIB de janvier est en voie de réaliser un modeste gain de 0,1 %.»

Les ventes au détail ont grimpé dans six provinces en janvier, et le Québec a affiché hausse la plus marquée en dollars, soit 2,1 %.