Le président du CRTC suggère aux producteurs canadiens de développer davantage de séries télévisées avec l'objectif de les vendre à l'international. Et il les avertit de ne pas compter seulement sur les subventions actuelles au petit écran pour assurer leur survie dans cette industrie « à la croisée des chemins ».

« Tant que je serai là, vous ne trouverez pas un partisan de la protection (du contenu canadien), mais un partisan de la promotion (du contenu canadien). (...) Des concepts canadiens comme Starbuck et Les Bougon (vendus à l'étranger) montrent qu'il existe un marché pour notre créativité », a dit le président du CRTC Jean-Pierre Blais hier lors d'un discours lors d'une conférence de l'Association canadienne de production de films et de télévision. Il s'agissait de son premier discours d'importance devant des producteurs de télévision depuis sa nomination pour cinq ans à la tête de l'organisme de réglementation du petit écran en juin dernier.

En 2011-12, les producteurs canadiens ont vendu à l'étranger pour 440 millions de dollars en séries télé et 116 millions en films - deux records. Mais au Québec comme au Canada anglais, les émissions de télé les plus populaires sont presque toutes des concepts étrangers (Tout le monde en parle et Les enfants de la télé à Radio-Canada, La Voix et Le Banquier à TVA, Un souper presque parfait à V).

L'an dernier, les chaînes de télé canadiennes ont consacré 2,8 milliards aux émissions originales canadiennes, une somme qui devrait dépasser 3 milliards en 2012-13 puisque les chaînes anglophones de Rogers, Bell, Corus et Shaw sont obligées par leurs conditions de licences d'investir 30% de leur budget de programmation en émissions canadiennes. Malgré ces « assises solides », Jean-Pierre Blais invite les producteurs à développer des nouveaux créneaux sur internet et à ne pas s'accrocher au système actuel de subventions à la télé. « Aucune subvention financée par les contribuables ne pourra jamais remplacer cela (l'esprit d'entrepreneuriat), et rien ne garantit d'ailleurs que ces subventions existeront à jamais », a-t-il dit.