La production manufacturière en Chine ne s'est que marginalement accrue au mois de février, tombant à son plus bas niveau en cinq mois, selon un indicateur publié vendredi par le gouvernement.

L'indice PMI des directeurs d'achat, corrigé des variations saisonnières, s'est établi le mois dernier à 50,1, contre 50,4 en janvier, a rapporté le Bureau national des Statistiques (BNS).

Une valeur supérieure à 50 marque une expansion de l'activité sur un mois, et un chiffre inférieur à cette limite une contraction.

La banque HSBC a pour sa part confirmé vendredi son indice PMI provisoire publié lundi de 50,4 pour le mois de février, en fort recul par rapport à janvier, lorsqu'il avait atteint 52,3.

L'indice PMI du gouvernement est inférieur aux attentes des analystes interrogés par l'agence Dow Jones, qui tablaient en moyenne sur 50,5.

La Fédération chinoise de la logistique et des achats (CFLP), un groupement professionnel qui compile l'indice PMI pour le BNS, a estimé dans un communiqué que «le ralentissement est principalement dû à des fluctuations habituelles en raison du nouvel an chinois», qui tombait cette année le 10 février.

«La production industrielle connaît actuellement une situation stable, les perspectives des entreprises pour l'avenir sont assez bonnes», a commenté la CFLP.

«L'indice PMI définitif pour février indique une expansion ralentie. Mais la reprise en Chine se poursuit grâce à une amélioration de la demande intérieure et au marché du travail», a déclaré pour sa part Qu Hongbin, principal économiste de HSBC pour la Chine.

«Le rythme de la reprise actuelle est lent, ce qui implique que la Banque populaire de Chine (banque centrale) n'a pas besoin de resserrer sa politique dans un avenir proche», a encore estimé M. Qu.

«Les deux indices PMI sont plus mauvais que prévu en février», a réagi le cabinet Capital Economics, basé à Londres, pour lequel ces indicateurs «suggèrent que la reprise économique perd de la vigueur».

La croissance de l'économie chinoise, qui avait ralenti durant sept trimestres consécutifs pour tomber à 7,4% en rythme annuel au troisième trimestre 2012, s'est de nouveau accélérée au quatrième à 7,9%.

En analysant l'indice PMI du gouvernement qui isole les PME, Capital Economics souligne que ces dernières connaissent «les conditions les plus difficiles», avec une production en contraction depuis sept mois pour celles de taille moyenne.

Ce qui confirme que «la récente reprise a été tirée par des dépenses dans les infrastructures et ne s'est pas étendue au reste de l'économie, du moins pas pour le moment», poursuivent Qinwei Wang et Mark Williams, les économistes de ce cabinet basé à Londres.

«Les appels des décideurs (chinois) se renforcent pour que soient maîtrisés les risques financiers liés aux dettes des gouvernements locaux, ainsi qu'un secteur bancaire informel qui grandit rapidement», souligne pour sa part Louis Kuijs, économiste de la Royal Bank of Scotland basé à Hong Kong.

Aussi le gouvernement va-t-il chercher à endiguer l'expansion du crédit, qui a été très rapide au mois de janvier, selon cet analyste.

Tous les analystes soulignent cependant que les chiffres pour février doivent être interprétés avec prudence en raison des congés du nouvel an chinois.