La croissance économique des États-Unis s'est figée au quatrième trimestre, selon la deuxième estimation officielle du produit intérieur brut (PIB) d'automne publiée jeudi à Washington.

Le PIB américain a progressé de 0,1% en rythme annualisé d'octobre à décembre, indique le département du Commerce, revoyant ainsi en légère hausse son estimation de la fin du mois de janvier qui donnait un recul de la production nationale de 0,1% pour cette période.

Au troisième trimestre, l'économie américaine avait crû officiellement de 3,1%.

La révision annoncée par le ministère est bien moins forte que le pensaient les analystes dont la prévision médiane donnait un taux de croissance économique de 0,5% pour le dernier trimestre.

Elle ne modifie pas le taux de croissance officiel des États-Unis pour 2012, qui, à 2,2%, témoigne d'une accélération par rapport à 2011 (1,8%).

«Le tableau général de l'économie au quatrième trimestre reste largement le même que celui qui avait été présenté le mois dernier», écrit le ministère dans un communiqué.

Selon le gouvernement, le ralentissement du quatrième trimestre a résulté d'une décélération de la production stockée et d'un recul de la dépense publique et des exportations dont les effets négatifs ont été en partie compensés par un rebond de l'investissement privé hors logement, et une accélération de la consommation des ménages et de la baisse des importations.

Dans le détail, les révisions sont minimes.

La plus forte touche aux chiffres du commerce extérieur et montre que les échanges avec le monde ont apporté aux États-Unis un quart de point de croissance de PIB sur les trois derniers mois de 2012, un peu moins que pendant l'été.

Moteur principal de l'économie, la hausse de la consommation des ménages a été revue en baisse de 0,1 point, à 2,1%.

Plus fort que ce qui avait été annoncé en janvier, le ralentissement des stocks apparaît désormais avoir fait perdre plus de 1,5 point de croissance au pays au dernier trimestre.

À l'inverse, la progression de l'investissement privé a été revue en hausse de 1,5 point, à 11,2%.

Supérieure à l'estimation première, la baisse de la dépense publique (tirée par un effondrement des dépenses militaires sans équivalent depuis 1972) a fait perdre officiellement 1,4 point de croissance au pays au quatrième trimestre.

La progression de la demande intérieure finale a été revue en hausse de 0,1 point, mais reste globalement faible, à 1,4%.

Le président de la banque centrale américaine (Fed), Ben Bernanke, a indiqué mardi et mercredi au Capitole que l'économie se redressait légèrement depuis le début de l'année, mais que son rythme de croissance sous-jacent restait lent, justifiant le maintien d'une politique monétaire de soutien à la reprise d'une ampleur exceptionnelle.