Le fondateur du groupe allemand de progiciels SAP, Hasso Plattner, a estimé avoir été «abusé» par le milliardaire américain Bill Gates pour l'enrôler dans sa campagne philanthropique, qui enjoint les plus riches à donner la moitié de leur fortune à des oeuvres caritatives.

«Je me sens abusé et exploité par Bill Gates», a-t-il déclaré au Potsdamer Neueste Nachrichten, journal local de Potsdam, au sud de Berlin, dans son édition de jeudi.

En cause, son adhésion à «The Giving Pledge» (La promesse de don), initiative philanthropique lancée en 2010 par Bill Gates et Warren Buffett.

L'association américaine a dévoilé en début de semaine une liste de douze nouveaux participants, pour la première fois non-Américains, parmi lesquels le Britannique Richard Branson et l'Allemand Hasso Plattner.

Également interrogé par le quotidien populaire allemand Bild, M. Plattner, dont la fortune personnelle est estimée à environ 5,4 milliards d'euros par le magazine Forbes, a démenti dans un premier temps cet engagement. «Je ne me laisse pas mettre la pression par Bill Gates», a-t-il déclaré au journal dès mercredi.

Il a expliqué que sa fortune était en partie en actions SAP, dont il détient encore 10%, et donc qu'il ne peut pas en donner la moitié.

Mais finalement un porte-parole de SAP a confirmé jeudi à Deutsche Presse-Agentur l'adhésion de Hasso Plattner, 69 ans, à «The Giving Pledge».

«Dans le cadre de mon adhésion, je vais engager la totalité du capital de ma fondation caritative en mettant l'accent sur l'éducation, la culture et la santé», pouvait-on aussi lire dans la matinée dans une déclaration de M. Plattner mis en ligne sur le site internet du Hasso Plattner Institut, un centre de recherche lié à l'Université de Potsdam, avant d'être retiré.

La conviction de l'engagement de M. Plattner, qui figurait bien jeudi dans la liste des membres sur le site de «The Giving Pledge», reste toutefois encore à démontrer.

«Écrivez que je suis membre de l'association si vous voulez. Mais peu importe, ce que dit Bill Gates, je sais que je ne remplis par les conditions: moins de 20% de ma fortune est placée dans ma fondation», a-t-il résumé au Potsdamer Neueste Nachrichten.

Retiré de la gestion active de SAP depuis dix ans, Hasso Plattner est encore le président du conseil de surveillance du groupe.